Les métiers autour de la RSE sont en plein essor. Les missions évoluent et les besoins augmentent fortement, en raison notamment du durcissement de la réglementation en matière environnementale. Les entreprises nécessitent de nouvelles compétences dans les domaines de la biodiversité, de la finance durable et du numérique responsable. Selon un cabinet de recrutement, cinq métiers ont ainsi été massivement créés par les entreprises en 2022.
« Si vous exercez votre métier dans les Ressources humaines ou la Responsabilité sociétale et environnementale, vous êtes un pivot. Vous jouez un rôle de passeur entre votre entreprise et la Société qui l’entoure. La frontière organisationnelle de votre entreprise permet de distinguer un dedans et un dehors, mais elle est une membrane de plus en plus poreuse, en échange permanent avec votre écosystème. Au même titre que vous êtes parfaitement au fait des changements qui affectent votre entreprise, vous êtes à l’affût des transformations qui font bouger la Société. » C’est ainsi que Martin Richer, spécialiste de la RSE, définit les métiers de la RSE, dans un article qu’il a publié début janvier 2022 sur son site internet.
Mais les métiers de la RSE sont en évolution constante. Un rapport intitulé L’entreprise full RSE, de la prospective à la pratique, la vision des professionnels et rédigé par PwC France et Maghreb, l’Institut de l’Entreprise et la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises, estime que l’entreprise de demain mènera une politique RSE globale. Celle-ci concernera l’ensemble de ses activités et de ses collaborateurs. La RSE ne sera donc plus cantonnée à un seul département de l’entreprise.
Face au défi climatique mais aussi aux défis sociétaux, les métiers autour de la RSE sont en plein essor, dans tous les secteurs. Par exemple, depuis 2021, les entreprises européennes de plus de 250 salariés ont pour obligation d’évaluer l’impact de leurs activités au niveau environnemental et sociétal via la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), un outil de finance durable qui établit de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier. Le durcissement des lois engendre nécessairement de nouveaux besoins salariés dans les entreprises. Birdeo, un cabinet de recrutement spécialiste des métiers à impact, a ainsi dressé une liste des cinq postes massivement créés par les entreprises françaises en 2022 :
Le métier du manager décarbonation est centré sur l’objectif de diminution des émissions de carbone de son entreprise. Il doit donc pour cela proposer une réorganisation des activités qui diminuera drastiquement l’emprunte carbone de l’entreprise, en vue de respecter l’accord de Paris qui impose de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Les secteurs qui émettent massivement du carbone comme l’automobile, les transports et le bâtiment recherchent tout particulièrement ce type de profil. Le candidat devra parfaitement maîtriser le fonctionnement du bilan carbone et la méthode Assessing Low Carbon Transition (ACT).
Avec l’obligation de communiquer sur les informations de l’entreprise en matière d’impact environnemental et sociétal via la CSRD, les entreprises ont de nouveaux besoins. Le chargé de reporting performance extra-financière voit ainsi son poste évoluer car il participe désormais à la définition des stratégies de l’entreprise en fonction des données qu’il aura analysées.
« C’est LE gros enjeu des mois qui viennent, de plus en plus souligné par les parties prenantes du secteur : l’urgence d’intégrer des considérations environnementales aux innovations technologiques. L’objectif du manager numérique responsable est ainsi d’être capable de mesurer cet impact afin de pouvoir définir une stratégie numérique plus neutre en carbone et vertueuse. » peut-on lire dans un article des Echos Start du 19 janvier 2022 consacré au sujet. Le manager numérique responsable doit donc parfaitement maîtriser les outils et technologies informatiques.
Le chef de projet biodiversité est en charge d’organiser la politique de l’entreprise en matière de protection de l’environnement. Ce métier est déjà exercé dans le domaine de la construction mais est de plus en plus présent dans les autres secteurs, en raison des mesures mises en place en faveur de l’environnement. Le chef de projet s’aide notamment d’outils qui mesurent l’impact des activités de l’entreprise sur la biodiversité qu’il se doit de maîtriser.
« L’Analyste Data ESG intervient notamment sur les différents sujets liés à la collecte, la maîtrise et le traitement des données Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG). Il intervient plus particulièrement sur les données liées au carbone, climat et biodiversité, dans une optique d’intégration dans l’analyse de la valeur globale de l’entreprise ou du projet d’investissement. » lit-on encore dans l’article des Echos Start. L’analyste data ESG élabore ainsi les outils et modèles financiers et doit maîtriser la réglementation en matière environnementale.