Demain, les entreprises « intégreront complètement la responsabilité sociale, sociétale et environnementale à tous les niveaux de leurs organisations, activités, métiers et pratiques », apprend-on dans une récente étude. Ainsi, la RSE concernera tous les départements de l’entreprise. Elle modifiera aussi le modèle de gouvernance en passant par les connexions territoriales jusqu’à la question de l’utilité-même de ses activités. Enfin, l’entreprise de demain saura évaluer les risques et opportunités financiers liés au changement climatique.
Une étude, basée sur les réponses d’une centaine d’entreprises et associations professionnelles invitées à réfléchir sur un futur potentiel, propose de revoir le modèle de l’entreprise de demain, qui devra être porteuse d’une mission utile. Les entreprises devront travailler davantage en collaboration avec les acteurs locaux mais aussi changer leur modèle de gouvernance qui sera moins pyramidale et plus ouvert entre les différents départements.
« Depuis le XIXe siècle, la nature, les personnes, la société, la science, la culture, la liberté ont été perçues comme des ressources pour les entreprises. Aujourd’hui, nous attendons à l’inverse que les entreprises soient à leur service, et qu’elles prennent pleinement part dans la résolution des défis qui nous préoccupent » peut-on lire dans le rapport intitulé L’entreprise full RSE, de la prospective à la pratique, la vision des professionnels et réalisé par PwC France et Maghreb, l’Institut de l’Entreprise et la Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises.
Selon l’étude, l’entreprise de demain mènera une politique RSE globale, qui concernera l’ensemble de ses activités et de ses collaborateurs. Elle sera pleinement intégrée dans la stratégie et ne sera plus cantonnée à un seul département de l’entreprise.
« Par exemple, le service informatique est étroitement associé aux décisions stratégiques et les équipes seront amenées à déployer et maîtriser l’éco-conception des systèmes numériques et les nouveaux cadres réglementaires. La fonction des achats sera aussi amenée à évoluer avec une prise en compte de l’écoconception et une redéfinition des circuits logistiques qui deviennent plus circulaires. La direction financière devra quant à elle apprécier les données extra-financières et utiliser le prix carbone. » explique la journaliste Mathilde Golla dans un article du site d’information Novethic.
Mais il convient pour cela de recruter massivement. Or, l’article souligne l’existence d’une pénurie de main d’œuvre dans le domaine de la RSE, qu’il faudra contrer en diversifiant les profils recherchés.
Les entreprises vont comprendre qu’elles ont intérêt à communiquer avec les investisseurs sur les risques que leurs activités encourent en matière de climat. C’est par exemple l’objectif de l’initiative Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), créé par le Conseil de stabilité financière (groupement économique international mis en place lors de la réunion du G20 en 2009). Son but est d’élaborer des recommandations sur les types d’informations que les entreprises devraient divulguer pour aider les investisseurs, les prêteurs et les souscripteurs d’assurance à évaluer et à tarifer de manière appropriée un ensemble spécifique de risques liés au changement climatique.
En effet, dans l’entreprise de demain, les risques et opportunités financiers liés au changement climatique deviendront une partie naturelle des processus de gestion des risques et de planification stratégique des entreprises. À mesure que cela se produira, les entreprises et les investisseurs comprendront mieux les implications financières potentielles liées à la transition vers une économie à faible émission de carbone et les risques physiques liés au climat ; les informations deviendront plus utiles à la prise de décision ; et les risques et les opportunités seront évalués avec plus de précision, ce qui permettra une allocation plus efficace du capital.
En revanche, pour que cela fonctionne, il conviendra aux dirigeants des entreprises de s’engager pleinement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ainsi « en amont, pour que ces informations soient transmises correctement (aux investisseurs), un modèle de gouvernance d’entreprise efficace doit être mis en place. Son but : réguler le pouvoir des instances dirigeantes pour qu’elles s’engagent de manière effective dans la transition écologique. » précise un article du site d’information The Conversation, relayé par François Garreau sur son compte Twitter le 9 juin 2022.