Depuis le 1er janvier 2022, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire dite « Agec », interdit la destruction des invendus non-alimentaires. Le non-respect de cette loi peut coûter jusqu’à 15 000 euros d’amende à une entreprise et une réputation entachée.
On parle beaucoup de gaspillage alimentaire, limitant l’impact médiatique d’autres secteurs très fortement touchés par la destruction d’invendus. Le textile serait ainsi l’un des secteurs les plus concernés d’après une étude dressée par l’ADEME en novembre 2021, qui recensait 12 secteurs d’activité principaux.
L’étude montre en effet que, sur les 4 milliards d’euros de valeur marchande de l’ensemble des invendus non-alimentaires (électroménager, hygiène et soins, produits culturels, etc.), les vêtements et les chaussures valent 1,6 milliards.
En moyenne, sur les 12 secteurs analysés, les invendus représentent 3 % du chiffre d’affaires des entreprises. Un tiers est détruit (5 % incinérés, 2 % enfouis) ou recyclé (27%). Environ 3 % des produits seraient réparés et remis sur le marché. Plus de 40 % sont déstockés, et plus de 20 % sont valorisés par des dons à des associations.
Les causes de ces invendus sont nombreuses. Selon l’étude, l’obsolescence marketing (fin de série, changements de gamme, nouvelle collection) est la plus importante (34 % des invendus), suivie par la surproduction (28%), et les constats de défauts mineurs.
La dernière cause est celle dont la croissance est la plus forte : il s’agit des retours de produits achetés en ligne. 31 % des achats réalisés sur le net sont le fait d’une impulsion ! Cela provoquerait une tendance plus forte, pour le consommateur, de renvoyer un produit. Avec un impact carbone plus fort, puisque renvoyer un achat par livraison, augmentera les émissions de gaz à effets de serre.
La loi Agec (« anti-gaspillage pour une économie circulaire ») interdit, depuis le 1er janvier 2022, la destruction d’invendus tels que les produits régis par la filière REP (Responsabilité Élargie du Producteur) : les textiles, vêtements et chaussures en premier lieu. Mais la loi concerne aussi les meubles, les jouets, l’électroménager, les produits d’hygiène et l’électronique.
Les producteurs et les distributeurs devront désormais faire don de ces invendus à des associations ou opter pour le recyclage. Tout manquement pourrait exposer les entreprises à une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros.
Si les différents secteurs s’organisent pour mieux gérer leurs invendus de manière à satisfaire l’économie circulaire et l’environnement, il y a encore beaucoup de solutions à trouver et à appliquer depuis la production jusqu’à l’utilisation post-achat effectuée par le consommateur.