Une étude évaluant les engagements RSE des entreprises au niveau mondial classe la France à la quatrième place. C’est une bonne performance pour l’hexagone, notamment pour 28 % des entreprises françaises qui ont obtenu un très bon score. Néanmoins, face à l’urgence climatique, de nombreux efforts restent encore à fournir, notamment à l’international et en matière d’analyse des risques.
Le médiateur des entreprises, rattaché au ministère de l’économie et des finances, et EcoVadis, un fournisseur d’évaluation en matière de durabilité des entreprises, ont réalisé leur cinquième étude relative à la RSE. Publiée le 7 septembre 2023, son but était d’évaluer les engagements des entreprises au niveau mondial et surtout les résultats des politiques RSE mises en place.
Dans le cadre de l’étude, plus de 100 000 évaluations ont été menées. Elles ont concerné 62 000 entreprises de plus de 25 salariés situées dans le monde entier. En France, ce sont 7 000 entreprises qui ont été sondées. Une vingtaine de critères ont été étudiés. Ils étaient répartis en quatre domaines : l’environnement, le social et les droits humains, l’éthique des affaires, et les achats responsables. Le score final était compris entre 0 et 100.
« Il y a encore des progrès à faire, mais nous considérons que le score de la France est une très bonne performance » explique Sylvain Guyoton du fournisseur d’évaluation Ecovadis, dans un article de L’Usine Nouvelle, publié le 11 septembre 2023.
En effet, la France se classe à la quatrième place et la moyenne des entreprises françaises augmente d’année en année. En 2022, elle a ainsi atteint un score de 57,6 sur 100, maintenant la France dans le top 5 mondial, derrière la Norvège (59,4), la Finlande et la Suède. Les entreprises françaises surpassent la moyenne de l’Union européenne (55,1), de l’OCDE (53,3) et des BRICS (41, sans compter la Russie), montrant une performance RSE solide.
Environ 28 % des entreprises françaises ont obtenu des scores RSE considérés comme étant avancés, voire excellents, c’est-à-dire supérieurs à 65 sur 100, contre moins de 20 % pour l’Union européenne, 13 % en Allemagne et moins de 2 % dans les BRICS.
La France réussit particulièrement dans les domaines de l’environnement, du social et des achats responsables, se classant au moins dans le top 4 mondial dans ces catégories.
Enfin, les PME et les ETI ont progressé dans leur performance RSE au cours des cinq dernières années, bien que leur score reste inférieur à celui des grandes entreprises en raison de leur retard initial dans ce domaine.
En revanche, des efforts sont encore nécessaires. En effet, seules 14 % des entreprises françaises ont mis en place une analyse des risques RSE, ce qui est considéré comme un niveau insuffisant. « Ce pourcentage est plus élevé pour les grandes entreprises, mais je reste très surpris par ce niveau. Ce n’est pas là où nous devrions être. Les crises que nous avons connues depuis trois ans ne devraient pas nous faire passer à côté de ça » s’inquiète Pierre Pelouzet, le médiateur des entreprises, dans l’article de L’Usine Nouvelle.
De plus, la performance RSE des grandes entreprises stagne depuis 2021, voire ralentit, car elles peinent à étendre leurs initiatives à l’international. Des améliorations sont également nécessaires dans le domaine de l’éthique des affaires.
Enfin, les efforts fournis peuvent paraître insuffisants, au regard de l’effondrement climatique que nous sommes en train de vivre, comme l’a affirmé le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, au moment de la publication des résultats.
Néanmoins, d’après le médiateur des entreprises, la France a tout de même une longueur d’avance. « Oui, il faut aller encore plus vite, encore plus fort, mais il faut aussi souligner l’effort colossal qui est en train d’être fourni », conclut Pierre Pelouzet.