La quatrième édition des débats Impact Finance et RSE, organisée par Option Finance en partenariat avec le Groupe SOS et l’Impact Tank, a eu lieu en juillet 2023. Les différents acteurs de la RSE et de la finance à impact, regroupant des experts, des investisseurs institutionnels, des entrepreneurs engagés, des associations ou encore des gérants de fonds, ont échangé et proposé des solutions en matière de transition durable.
La finance socialement responsable, également connue sous le nom de finance durable ou finance à impact, est une approche qui vise à intégrer des considérations sociales et environnementales dans les décisions financières. Elle est fondée sur le principe que les entreprises ne doivent pas seulement générer des profits mais aussi contribuer positivement à la société et à l’environnement.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire, les fondations ou encore les coopératives ont longtemps été considérées comme engagées de part leur statut. Cependant, comme le souligne Jean-Marc Borello, président du directoire du Groupe SOS, dont les propos sont rapportés dans un article du magazine Option Finance paru en juillet 2023, « les statuts ne font pas la vertu » . Selon ce dernier, l’enjeu aujourd’hui est de réaliser des actions concrètes, dont l’impact est ensuite mesuré au niveau écologique, social et économique.
Ainsi, la RSE doit être un levier d’engagement pour les entreprises. Celles qui adoptent une approche RSE cherchent à avoir un impact positif sur la société et l’environnement tout en poursuivant leurs activités commerciales. Cela peut se traduire par des initiatives visant à réduire leur empreinte carbone, à promouvoir la diversité et l’inclusion parmi leurs employés, ou encore à soutenir des projets communautaires. Clément Tostivint, représentant du groupe Avril, partage l’exemple de sa propre entreprise qui s’est dotée d’une raison d’être dont l’objectif est de servir la terre. Cette mission permet aux employés d’avoir une vision à long terme et de s’engager pleinement dans la démarche RSE de l’entreprise.
Cependant, selon Jean-Marc Borello, qui est également l’auteur de Pour un capitalisme d’intérêt général, afin de réellement faire progresser la finance durable, il est crucial de mesurer l’impact des engagements pris par les entreprises. Cela implique de définir des indicateurs et des critères pour évaluer leur performance en matière de RSE. Cette mesure permettra aux investisseurs et aux parties prenantes de prendre des décisions plus éclairées sur la manière de soutenir ou de financer ces entreprises. « La finance est un outil au service de l’impact, mais au-delà de la définition de la finance, c’est la définition de l’impact qu’il importe de mettre en question » affirme Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, lors de la quatrième édition des débats Impact Finance et RSE. Il est donc essentiel de définir comment mesurer concrètement cet impact de manière fiable et efficace, pour favoriser un véritable changement positif.
Au fil du temps, les normes et réglementations relatives à la finance durable évoluent pour mieux encadrer les pratiques financières responsables, comme la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) récemment adoptée par l’Europe afin de renforcer et d’élargir les exigences en matière de reporting d’informations sur la durabilité. Le but est de définir des critères clairs afin d’éviter tout greenwashing et de réellement faire face au dérèglement climatique. « L’EFRAG est le conseiller technique de la Commission européenne chargé, dans le cadre de la réglementation CSRD, de proposer un avis pour des normes européennes de reporting en matière de durabilité. Il a rendu sa copie à la Commission européenne fin novembre 2022, avec un premier lot de douze normes européennes de reporting de durabilité. Le texte de loi final devrait être publié au mois de décembre dans le Journal officiel, pour une application au 1er janvier 2024. » explique Laurence Rivât, membre du Sustainability Reporting Board à l’EFRAG.
« Les financements verts ont aujourd’hui le vent en poupe. L’année 2023 devrait d’ailleurs être un bon cru » explique l’article en évoquant les green bonds, une obligation où l’argent est directement fléché vers des projets à impact environnemental. Deux éléments sur lesquels l’accent devra être porté sont mis en exergue : premièrement, les inégalités sociales, aggravées par le réchauffement climatique. Les aspects sociaux devront être pris en compte pour veiller à réaliser « une transition juste ».
Quant à la biodiversité, élément essentiel de notre écosystème menacé par les activités humaines, elle est souvent négligée. « Nous devons mobiliser les capitaux en faveur de la préservation de la biodiversité, inciter les investisseurs à accorder la même importance à la biodiversité qu’au carbone et donner un sens à notre épargne » explique Aurelio Rodriguez, responsable gestion thématique à la Federal Finance Gestion. Mesurer les impacts des entreprises sur la biodiversité est crucial pour prendre des décisions informées et mettre en œuvre des actions de conservation appropriées. L’utilisation d’outils tels que le Global Biodiversity Score permet d’évaluer ces impacts et de suivre les progrès réalisés dans la préservation de la biodiversité.