Une SCOP, une société coopérative de production, est une entreprise qui dispose d’une gouvernance démocratique puisque les salariés sont majoritaires au sein du Conseil d’administration. C’est également une entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui repose sur un principe de solidarité et d’utilité sociale favorisant le bien-être au travail.
Une SCOP est une société coopérative de production. Sa principale caractéristique est qu’elle dispose d’une gouvernance démocratique. Les salariés qui ont le statut d’associé sont obligatoirement associés majoritaires de la société, c’est-à-dire qu’ils possèdent au moins 51 % du capital. Tous les salariés ne sont pas nécessairement associés mais ils ont tout de même vocation à le devenir. Les salariés sont donc majoritaires au sein du Conseil d’administration. Les salariés-associés détiennent 65 % des droits de vote selon le principe « une personne est une voix », sans tenir compte du montant du capital social détenu par chacun. Les dirigeants sont élus par les salariés pour un mandat pouvant aller jusqu’à 6 ans.
Ce modèle de gouvernance partagée permet la prise de décision collective, favorisant des choix bénéfiques pour le plus grand nombre ainsi que la durabilité et le bien-être au travail. « Passer à une gouvernance partagée, c’est mettre de la citoyenneté dans l’entreprise. Avec l’urgence écologique et les préoccupations sociales, le collectif, le fait de s’écouter permet d’aller plus loin » affirme Fatima Bellaredj, déléguée générale de la Confédération générale des SCOP, lors de l’anniversaire de la fédération en PACA le 29 juin 2023, et dont les propos sont rapportés dans un article de TourMag, un média spécialisé dans le tourisme.
Le passage à une gouvernance partagée peut cependant être difficile pour les entrepreneurs qui doivent renoncer au pouvoir exclusif. Les salariés doivent aussi accepter de partager et de prendre des responsabilités. Le but est alors de repenser la notion de pouvoir et de favoriser la coopération plutôt que la compétition dans le milieu professionnel. « Notre mission, c’est d’activer une bulle de coopération avec les partenaires, les parties prenantes (…). La coopération, c’est naturel. L’empathie on l’a en chacun de nous. Mais on ne nous a pas appris à la développer au sein d’une structure. » affirme à TourMag Catherine Berthonneche, la dirigeante de la SCOP CAE Mosaïque, qui accompagne les entrepreneurs dans le changement de statut.
Les SCOP sont des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS). Elles ont donc un objectif autre que la recherche de profit qui est inscrit dans leur statut. Elles se distinguent aussi par leur organisation démocratique et leur partage des bénéfices. « La qualité de vie et le bien-être au travail sont au cœur du projet, et ne sont pas des enjeux secondaires ou optionnels. » peut-on lire dans un article du site d’information The Conversation consacré au sujet et publié en juillet 2023. C’est en effet ce qu’ont mis en avant deux enquêtes réalisées auprès de 205 dirigeants et 554 collaborateurs dans une recherche en partenariat avec la confédération générale des SCOP. Les résultats démontrent ainsi que les pratiques coopératives telles que l’organisation du travail, la prise de décision et la rétribution contribuent à l’implication et à l’engagement des employés, ainsi qu’à leur impression de sécurité. Les salariés apprécient particulièrement leur pouvoir décisionnel et éprouvent un sentiment d’émancipation et d’autonomie dans leur travail.
Les enquêtes ont aussi montré que le contrat moral passé entre le salarié et son entreprise, dit contrat psychologique, allant plus loin que le contrat juridique, est perçu comme équilibré. Les valeurs qui fondent ce contrat comme le soutien, le partage, le sens du travail, la participation démocratique ou encore le droit à la parole sont essentielles dans ce type de contrat et compensent les aspects matériels tels que la rémunération et la formation qui ne sont pas perçus comme meilleurs par rapport aux entreprises traditionnelles. Ce contrat psychologique a d’autant plus de valeur pour les salariés qu’il est compliqué de le trouver en dehors d’une SCOP.
Le style de leadership joue enfin un rôle crucial dans le bien-être au travail des employés. Un leadership qui encourage l’autonomie et la reconnaissance de chaque membre a un impact extrêmement positif. « Si elle n’est pas exempte de faiblesses ni exonérée des contraintes que connaît toute entreprise, une des réussites de la SCOP, dans le contexte actuel, est de parvenir à associer le collectif (le « vivre ensemble » et la solidarité) et l’individuel (autonomie, responsabilité, développement), l’humain et l’économique. » conclut l’article.
La SCOP offre finalement la possibilité de mutualiser les responsabilités et de s’investir dans son métier. Elle contribue à créer des emplois durables, à renforcer l’investissement du salarié dans l’entreprise ou encore à promouvoir les politiques de développement durable. Le bien-être au travail est donc largement favorisé.