L’aboutissement d’une politique RSE est avant tout une démarche collective qui implique bien sûr l’entreprise qui la met en place mais aussi ses collaborateurs en amont et ses clients en aval. Il est même essentiel d’impliquer l’ensemble des personnes concernées afin de s’assurer de sa réussite.
Le cabinet Kantar vient de publier le « Sustainability Sector Index 2022 », un rapport basé sur une grande enquête réalisée en juin 2022 auprès de 33 000 consommateurs, présents dans 32 pays différents. En France, 1000 personnes ont été interrogées à cette occasion. Comme l’indiquait la journaliste spécialisée dans la RSE, Flavie Deprez, en octobre 2022 sur son compte Twitter, ce sondage révèle ce qu’attendent les français des entreprises en matière d’engagements. Cinq éléments importants ont été ainsi mis en évidence.
Premièrement, il est essentiel pour les consommateurs que les entreprises se mobilisent sur les sujets de société. Parmi 43 thématiques proposées, ce sont les conditions de travail qui importent le plus aux français interrogés. Cela concerne notamment l’interdiction du travail des enfants, le respect du droit du travail, la fin de l’exploitation des travailleurs, ou encore le droit à un salaire décent. Ensuite, les consommateurs demandent aux entreprises de s’engager en matière environnementale. Les sujets mis en avant sont d’abord la protection de la biodiversité, la lutte contre la déforestation, puis la décarbonation des activités des entreprises et les actions menées contre la pollution.
Troisièmement, la prise en compte des responsabilités incombant aux entreprises est réclamée par les consommateurs. « En clair, les citoyens, comme les entreprises, doivent amoindrir les effets de leur activité, ce qui démontre une certaine maturité de la part des consommateurs français. Ils ont de plus en plus conscience des implications des activités économiques sur l’environnement et la société. » peut-on lire dans un article du site d’information Carenews consacré à l’enquête. D’ailleurs, le quatrième enseignement de l’étude concerne l’engagement des consommateurs eux-mêmes. Ainsi, quasiment la totalité des français interrogés souhaiteraient modifier leurs comportements afin que ceux-ci répondent aux nouvelles contraintes environnementales et sociétales mais seulement 10 % affirment avoir réussi à changer leur mode de vie et de consommation.
Néanmoins, le cinquième et dernier élément mis en exergue par l’étude est le coût trop élevé des biens permettant l’adoption de ces comportements durables. En effet, les trois-quarts des français considèrent que les produits qui respectent l’environnement ont des prix trop élevés : « Quand je fais mes courses, je cherche plus à faire des économies qu’à sauver la planète » répondent-ils.
Mais les consommateurs ne sont pas les seuls à estimer devoir s’engager durablement. En effet, les entreprises ne peuvent se mobiliser pleinement sur les enjeux de société et environnementaux que si leurs salariés sont eux-aussi actifs sur le sujet. « Ces projets, pour aboutir, doivent être partagés et portés par l’ensemble des équipes. N’oublions pas que la RSE n’est pas un concept, mais qu’elle doit se traduire par des actions concrètes à plusieurs niveaux : économies d’énergie, écogestes, relation client et partenaires, emploi, etc. » écrit en novembre 2022 un chef d’entreprise, Michel Gérard, dans un article du magazine Entreprendre.
Lorsqu’une entreprise décide de définir sa politique RSE, elle doit donc en tout premier lieu communiquer son objectif aux salariés afin de les sensibiliser. En outre, il est essentiel que ces derniers soient formés. Le chef d’entreprise évoque par exemple dans sa tribune l’utilisation de vidéos ludiques et interactives présentant les différentes thématiques de la RSE et qui donneront aux collaborateurs les réflexes de base à adopter pour concrétiser la démarche RSE de leur entreprise. Car, pour que les politiques RSE aboutissent, il est certain que « l’ensemble des collaborateurs devront jouer le jeu et à leur niveau, modifier leur manière de travailler, de se déplacer, etc. » écrit encore Michel Gérard. L’implication des salariés est donc elle aussi déterminante.