En 2021 naissait un nouvel indice boursier ayant pour objectif de répondre à la demande croissante en matière d’investissement durable : le CAC 40 ESG. Rassemblant quarante entreprises socialement responsables, l’indice montre des performances similaires à celles du CAC 40 classique. Certains spécialistes doutent néanmoins de son intérêt écologique et social.
En 2021, Euronext, l’opérateur de la Bourse de Paris, mettait en place un nouvel indice boursier rassemblant quarante entreprises socialement responsables : le CAC 40 ESG. L’objectif de cette introduction était de répondre à la demande des particuliers qui souhaitent de plus en plus massivement investir dans la finance durable. « Le lancement de l’indice CAC 40 ESG constitue une étape importante dans l’accélération de la transition vers une économie durable » expliquait à l’époque Stéphane Boujnah, patron d’Euronext, dont les propos avait été rapportés dans un article des Echos Start publié en mars 2021.
Élaboré après une consultation de la communauté financière, des pouvoirs publics et des régulateurs, l’indice regroupe aujourd’hui quarante entreprises qui se sont distinguées par leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
La méthodologie de construction du CAC 40 ESG est alignée sur le label ISR (Investissement Socialement Responsable) du Ministère de l’économie et des finances et repose sur des critères ESG évalués par Vigeo Eiris, une filiale de Moody’s. L’indice exclut les activités jugées incompatibles avec les critères ESG, telles que celles liées au charbon, aux armes controversées et au tabac, tout en intégrant les principes des Nations Unies en matière de normes internationales du travail et de lutte contre la corruption. Certaines entreprises du CAC 40 comme ArcelorMittal, Bouygues, Dassault-Systèmes, Thales et TotalEnergies n’en font pas partie.
Tout comme le CAC 40 classique, la composition du CAC 40 ESG est révisée trimestriellement par le comité scientifique des indices d’Euronext, en prenant en compte la taille du capital flottant, soit le capital négociable en Bourse, et le volume d’échanges enregistrés sur les titres. Il est en revanche possible d’exclure une entreprise de l’indice en dehors des révisions trimestrielles en cas de controverse quant aux principes ESG. En outre, les performances du CAC 40 et celles du CAC 40 ESG sont relativement les mêmes car les indices sont assez similaires. Un investisseur peut donc choisir d’utiliser son épargne dans un investissement responsable sans craindre une baisse de rendement.
En revanche, certains spécialistes émettent des doutes quant à l’intérêt d’investir dans l’indice CAC 40 ESG. Ainsi, un article du site d’information Café de la Bourse publié fin juin 2023 pointe du doigt la pratique du greenwashing : certaines entreprises chercheraient à répondre aux questionnaires des agences spécialisées pour obtenir des labels ESG sans forcément mettre en place des actions stratégiques ayant un impact significatif sur les aspects sociaux et environnementaux.
En outre, les investisseurs s’appuient sur des méthodologies qu’ils jugent fiables comme celle de Vigeo Eiris pour justifier leurs choix. Pourtant, certaines entreprises peuvent être sélectionnées dans un indice mais pas dans un autre, mettant en doute la pertinence des notations des agences ESG.
Enfin, des entreprises françaises dont certaines actions sont controversées figurent dans l’indice alors que d’autres, malgré leurs efforts, n’y ont toujours pas accès. C’est déjà ce que critiquait lors de la création de l’indice Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale de Novethic, dans un article paru en 2021.
En conclusion, l’article du site d’information Café de la Bourse suggère que les investisseurs examinent de près les entreprises composant les fonds ou indices ESG et mènent leurs propres analyses en fonction des critères qui sont prioritaires pour eux.