Aujourd’hui, de nombreuses entreprises qui établissent une stratégie RSE souhaitent se faire labelliser afin de légitimer leur engagement. Il existe différents types de labels RSE, en fonction de la taille de l’entreprise ou son secteur. En revanche, certains ne sont pas assez exigeants. C’est la raison pour laquelle l’Agence LUCIE a créé le label LUCIE Positive pour encourager les entreprises à respecter les limites planétaires.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises qui établissent une stratégie RSE souhaitent se faire labelliser. En conséquence, il existe de plus en plus de labels possible. Dans un article consacré au sujet et publié en juillet 2023, Hello Carbo, une application qui permet aux entreprises de maîtriser leur bilan carbone, explique que l’institution nationale La plateforme RSE définit un label RSE comme « une attestation de garantie délivrée par une tierce partie qui caractérise la démarche RSE mise en œuvre par une entreprise au sens des lignes directrices ISO 26000 » (ISO 26000 étant le cadre international à respecter en matière de RSE).
Les labels RSE permettent à l’entreprise de rendre crédible sa stratégie RSE auprès de ses parties prenantes mais également de la mettre en avant. En effet, l’obtention du label est une reconnaissance officielle de son engagement qu’il est ensuite possible de communiquer aisément en interne et en externe. Pour les consommateurs notamment, le label peut être utile en légitimant une démarche RSE et en évitant toute suspicion de greenwashing. « Pour 82% des Français, le fait d’apprendre qu’une entreprise qu’ils apprécient mène une mauvaise politique de RSE ternirait l’opinion qu’ils ont d’elle. » apprend-on ainsi dans l’article. Obtenir un label RSE présente également des avantages sur le plan économique. Selon une étude de Goodwill Management, les entreprises labellisées ont un taux de croissance moyen de 7,6 %, contre 1,6 % pour les entreprises françaises de moins de 250 salariés.
Les labels RSE ne sont pas réservés aux grandes entreprises. Au contraire, ils sont particulièrement adaptés aux PME et TPE. D’ailleurs, selon Goodwill Management, 83 % des entreprises labellisées sont des PME et micro-entreprises. En outre, il existe différents types de labels RSE, tels que les labels généralistes, sectoriels et thématiques. Les labels généralistes, comme LUCIE, Engagé RSE, B Corp et Positive Workplace, s’adressent à tous types d’organisations et couvrent l’ensemble des sujets RSE. Les labels sectoriels sont adaptés aux entreprises d’un secteur spécifique, tandis que les labels thématiques se concentrent sur des aspects précis de la RSE, tels que la qualité de vie au travail ou les achats responsables.
Un label RSE atteste de la responsabilité sociétale et environnementale d’une entreprise mais ne certifie pas un produit comme peut le faire un écolabel. La labellisation RSE nécessite de suivre des étapes spécifiques, comme l’évaluation des pratiques RSE, l’analyse des preuves, les entretiens avec les parties prenantes et la définition d’objectifs. Le label est généralement valable trois ans et des contrôles, voire des suivis, sont parfois réalisés pour s’assurer du maintien des engagements.
Lors du sommet Change Now, qui a eu lieu du 25 au 27 mai 2023 au Grand Palais Ephémère à Paris et a réuni tous les acteurs de l’innovation environnementale et sociale, le président de l’Agence LUCIE, Alan Fustec, a présenté un nouveau label : le Label LUCIE Positive.
L’Agence LUCIE, fondée en 2009, évalue les entreprises grâce à des audits effectués par des experts indépendants et délivre des labels liés à la RSE et à l’impact social et environnemental. Dans une interview réalisée par le média We Demain en mai 2023, et relayée sur son compte Twitter par Hubert Messmer, spécialiste de la RSE, Alan Fustec estime que seulement 1 à 3 % des entreprises françaises ont une approche RSE « réelle et sérieuse ». Il explique qu’une entreprise responsable intègre la RSE dans sa stratégie et s’engage à respecter les droits de l’homme, à promouvoir des politiques sociales, à protéger l’environnement, ou encore à adopter une éthique responsable des affaires. « Cette proportion de 1 à 3 % rassemble en fait les entreprises qui sont labellisées par LUCIE, mais aussi celles qui relèvent de l’Afnor, B Corp, Impact France, ou encore de la Convention des entreprises pour le climat. On y ajoute également les « sociétés à mission » définies par la loi Pacte de 2019 ainsi que les sociétés qui possèdent la triple certification « Qualité, Environnement et Santé/Sécurité au travail ». Au final, c’est donc très peu. » affirme-t-il.
Mais, malheureusement, Alan Fustec a constaté que même les entreprises rassemblées parmi ces 1 à 3 %, et qui ont pourtant les meilleures politiques RSE, ont une empreinte écologique de 2 à 2,5 planètes (contre 3 planètes pour la moyenne française). Leurs efforts sont donc insuffisants : puisque nous n’avons qu’une planète, elles n’ont donc réalisé que 20 % de progrès par rapport à la moyenne française. Pour encourager les entreprises à respecter les limites planétaires, l’Agence LUCIE a lancé le label LUCIE Positive. Ce label fixe des quotas spécifiques pour chaque secteur en matière d’émissions de CO2, de consommation d’eau, d’artificialisation des sols, ou encore de consommation de ressources. Les entreprises doivent respecter ces quotas et progresser chaque année, sur une échelle de 10 ans.
« Beaucoup d’entreprises se montrent intéressées. Mais quand elles font la différence entre leur consommation de ressources et leur quota, elles prennent conscience du travail à faire… Et beaucoup reculent. Nous avons 4 – 5 entreprises qui se sont à ce jour engagées. Aucune n’est encore labellisée. Leur travail, c’est de préparer un plan d’activité pour rentrer dans ces limites planétaires. Viser un tel objectif nécessite des investissements très lourds, éventuellement une révision du modèle économique, une réinvention de l’activité… » ajoute-t-il avant de conclure que la croissance des entreprises doit être réalisée dans le respect des limites planétaires.