Aujourd’hui, la grande majorité des actifs s’interrogent sur le sens du travail. Les entreprises peuvent répondre aux interrogations de leurs salariés en mettant en place plusieurs mesures. En revanche, des efforts en matière de politique RSE doivent être fournis pour que ces mesures soient efficaces.
Aujourd’hui, selon une étude Audencia et Jobs that make sense publiée en 2022, 92 % des actifs s’interrogent sur le sens de leur travail. Les entreprises ne peuvent donc passer outre ces questionnements qui incitent de plus en plus les salariés à changer d’entreprise et guident leur prise de décision avant d’en rejoindre une autre.
En conséquence, les entreprises se doivent de répondre aux attentes des salariés en matière d’engagement. Il leur faut premièrement intégrer les enjeux de la RSE à leurs activités. La manière de les intégrer est en effet le premier critère cité par les étudiants lors d’un sondage réalisé par Ipsos pour la Conférence des Grandes Écoles en 2021. Ces derniers ont besoin de trouver un sens dans les tâches qu’ils effectuent ou bien d’être impliqués dans des actions dédiées à la transition.
Les entreprises doivent aussi améliorer les conditions de travail qu’elles proposent à leurs employés. En effet, dans une étude réalisée par OpinionWay pour l’Anact et relayée par le site d’information Carenews dans un article publié le 6 avril 2023, la plupart des travailleurs interrogés (88 %) estiment « qu’un travail qui a du sens se déroule dans de bonnes conditions et facilite la recherche d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ». Ainsi, « la quête de sens passe par la qualité de vie au travail, bien avant l’impact social et environnemental ».
Enfin, il est capital que les salariés soient impliqués dans la politique RSE mise en place par l’entreprise car souvent, c’est cette dernière qui réalise ses propres indicateurs RSE « avec très peu de contrôle indépendant, reflétant davantage une politique de communication qu’une véritable politique de transformation du management et des décisions de production », peut-on encore lire dans l’article de Carenews. Il serait donc utile que ces indicateurs soient réalisés en concertation avec les représentants du personnel.
En revanche, les réponses précédentes ne sont pas toujours suffisantes pour contenter les salariés dans leur quête de sens. Les entreprises ont donc des efforts à fournir. En effet, premièrement, la RSE est encore un concept peu répandu. Selon une étude Odoxa pour Oracle, présentée dans un article du site d’information Culture RH, moins de la moitié des français sont informés de l’existence de la RSE et connaissent les actions de leur entreprise au niveau environnemental et sociétal. Même si les médias ou les services communication des entreprises s’emparent du sujet, même si l’Accord de Paris a, il y a presque huit ans, acté l’importante de la RSE, cela ne signifie donc pas pour autant que l’ensemble des salariés en ait connaissance.
En outre, selon cette même étude, les responsables de la méconnaissance des salariés en matière de RSE seraient les entreprises elles-mêmes car elles ne s’engagent pas assez sur ces problématiques. En effet, la grande majorité des français (7 travailleurs sur 10) considèrent que les actions environnementales et sociétales des entreprises sont trop faibles. De plus, 64 % des employés ont le même avis concernant leur propre entreprise. Ces dernières doivent également veiller à accompagner leurs communications RSE d’actions concrètes afin d’éviter d’être accusées de greenwashing. Les salariés sont en effet « de plus en plus critiques sur le cœur d’activité de l’entreprise et de plus en plus vigilants au greenwashing » affirme Caroline Derom, du cabinet MySezame, spécialisé dans la transition durable des entreprises, interrogée par le site d’information Carenews dans un article du 6 avril 2023.
Enfin, « la RSE n’est pas la cerise sur le gâteau, mais le gâteau tout entier » affirme, dans un article du journal L’Opinion publié le 5 avril 2023, Alexandre Lourié, directeur général en charge de l’international au sein du groupe SOS, une association française spécialisée dans l’entrepreneuriat social. Ainsi, il ne suffit pas de prôner les valeurs de la RSE pour contenter les salariés en quête de sens. Thomas Coutrot, économiste et co-auteur de l’ouvrage Redonner du sens au travail, interrogé lui aussi par le site d’information Carenews le 6 avril dernier, estime en effet qu’il est « un peu aléatoire » d’effectuer le « pari de rendre compatible » des principes RSE avec « des pratiques alignées sur l’intérêt financier des actionnaires (…) dans un monde concurrentiel comme le nôtre ». En conséquence, selon ce dernier, travailler pour une entreprise dont la stratégie est basée sur la recherche de profits ne peut répondre à la quête de sens des salariés, contrairement aux entreprises de l’économie sociale et solidaire.