Une entreprise qui s’engage dans une démarche RSE peut mettre en place différentes actions pour lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes, notamment réduire l’écart salarial et favoriser l’accès des femmes aux postes à responsabilités.
L’entreprise qui souhaite mettre en place différentes actions pour lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes peut déjà s’assurer de proposer des salaires équivalents. Dans son édition de 2022, l’INSEE rapporte en effet que le revenu salarial des femmes reste encore inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes. L’institut français indique que les 10 % des femmes dont la rémunération est la plus faible ont un salaire inférieur de 7 % à celui des hommes. Au niveau médian, le salaire des hommes est supérieur de 13 % à celui des femmes. Enfin, c’est parmi les plus hauts revenus que les écarts sont les plus importants puisque les 1 % des hommes qui ont une rémunération très élevée gagnent un salaire supérieur de 34 % à celui des femmes les mieux rémunérées.
L’écart salarial est souvent important aussi parce que les femmes ont des contrats plus précaires comme les CDD et les temps partiels. « Parmi les cinq millions d’emplois en temps partiel, 76 % sont occupés par des femmes ! 29,3% des femmes occupent ainsi un emploi à temps partiel… contre 8,4% des hommes. » précise l’association Oxfam dans un article qu’elle a rédigé sur cette thématique. Pour lutter contre les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes, l’entreprise peut donc aussi s’attarder sur la question des inégalités de contrats.
Enfin, pour combler cet écart, souvent impacté par les conséquences d’un congé maternité, une entreprise peut décider de proposer un congé plus long que celui inscrit dans la loi. Celui-ci peut bénéficier à la femme qui ainsi ne sera pas obligée de choisir entre sa vie professionnelle et sa vie familiale. L’entreprise peut proposer également un congé identique aux pères afin d’inciter à une prise en charge égalitaire du nouveau-né, qui nécessairement impactera l’égalité homme-femme dans l’entreprise et réduira les écarts de salaire.
L’association Oxfam a réalisé une étude en janvier 2021 sur la surreprésentation des femmes dans le secteur des soins à la personne (métiers de la santé, de l’éducation, de l’aide à la personne, du travail social ou encore de la propreté). « Dans ces métiers mal payés et souvent pénibles en raison des horaires atypiques et des rythmes de travail particulièrement soutenus, les femmes sont largement majoritaires. » indique l’association. Ainsi, les assistantes maternelles, les employées de maisons, les aides à domicile et les aides ménagères sont à plus de 95 % des femmes. 91% des aides-soignantes et 87% des infirmières sont également des femmes.
Au total, 63% des postes non qualifiés sont occupés par des femmes, contre 50 % en 1982. A l’inverse, si les femmes occupent en grande partie les métiers précaires, on les trouve beaucoup moins dans les postes à responsabilités, et notamment dans les comités de direction. Certes, elles sont malgré tout de plus en plus nombreuses parmi les cadres supérieurs, puisqu’on dénombre 40 % de femmes à ce poste, soit deux fois plus que dans les années 1980. Mais il n’y a par exemple actuellement que deux femmes à la tête du conseil d’administration d’une entreprise du CAC40. En 2019, 5 entreprises du CAC40 n’avaient aucune femme dans leurs instances de direction et aucune de ces entreprises n’avait atteint la parité au sein des comités exécutifs. En 2020, une enquête du magazine Le Point avait révélé que la part des femmes dans les instances de direction des entreprises du CAC40 était de 18,4 % alors même qu’elles comptent dans leurs effectifs autant de femmes que d’hommes.
« Aujourd’hui, le capital financier économique est détenu principalement par des hommes avec un certain parcours, qui ont fait certaines études et qui viennent d’un certain milieu social. […] Le milieu financier et le milieu économique perpétuent les inégalités. Ce sont des lieux de pouvoirs fondamentaux, et si les femmes ne sont pas dans ces lieux, on décidera toujours à leur place. » explique à l’association Eva Sadoun, co-présidente du Mouvement Impact France.