En 2022, la politique RSE engagée par les entreprises semble de plus en plus visible auprès des salariés, notamment des jeunes. Ces derniers maîtrisent mieux les problématiques environnementales et sociétales, et parallèlement ont une vision de l’impact de l’entreprise sur la société plus positive que leurs aînés. L’engagement RSE d’une entreprise lui permet finalement de fidéliser ses collaborateurs.
En octobre 2022, le MEDEF a publié son quatrième baromètre RSE, issu d’une enquête réalisée par le spécialiste de l’expertise consommateurs Kantar auprès d’un échantillon représentatif de 1500 salariés du privé en France. Ce baromètre a pour objectif de mesurer la perception de la RSE en entreprise.
Il est intéressant de noter premièrement que les salariés sont de plus en plus concernés par les problématiques environnementales et sociétales puisqu’ils ne sont plus que 10 %, contre 18 en 2019, à affirmer ne pas savoir sur quoi le développement durable en entreprise porte. Surtout, la politique RSE des entreprises est de plus en plus visible puisque 36 % des salariés peuvent identifier la personne ou le service en charge de la RSE au sein de leur entreprise, ce qui correspond à une hausse de plus de 20 points depuis 2017. En effet, il y a un peu plus de 5 ans, seuls 15 % des salariés avaient connaissance d’une fonction RSE sur leur lieu de travail.
Enfin, le MEDEF note également une connaissance accrue des actions RSE puisque 77 % des salariés connaissent au moins une action RSE mise en place dans leur entreprise, soit 7 points de plus par rapport à 2021 et 9 points de plus en ce qui concerne les actions de lutte contre le réchauffement climatique. Seul bémol, cette visibilité dépend de la catégorie socio-professionnelle du salarié. Si 52 % des cadres ont connaissance d’une mission ou d’un service RSE dans leur entreprise, seuls 36 % des professions intermédiaires, 27 % des employés et 26 % des ouvriers disposent de ces informations.
Malgré leurs exigences souvent soulignées lors des sondages, les jeunes salariés n’en restent pas moins ceux dont la vision de l’impact de l’entreprise sur la société est la plus positive. Ainsi, 68 % des 16-24 ans et 66 % des 25-34 ans considèrent que les entreprises ont un impact positif sur la société, contre 59 % pour l’ensemble des salariés. Pourtant, les plus jeunes sont également les plus à l’aise avec la notion de RSE et la définition de développement durable (3,2 % de « ne sais pas » contre 10 % en moyenne).
« Les jeunes font face à des préjugés qui ont la vie dure. Vous savez bien : les jeunes n’aiment pas les entreprises, exploiteuses de gens et pollueuses de planète, et n’attendent d’elles qu’un salaire pour construire leur vie ailleurs. Eh bien c’est faux ! Les jeunes ont une vision très positive de l’impact des entreprises sur la société. » écrit ainsi le spécialiste de la RSE Martin Richer dans un article du site d’information Management et RSE.
Une étude de l’Apec portant sur « La relation des cadres à leur entreprise » publiée en novembre 2022 révèle d’ailleurs que ce sont également les plus jeunes qui ont un rapport plus étroit avec leur entreprise. En effet, l’agence a demandé à des cadres d’évaluer la nature des rapports qu’ils entretiennent avec leur entreprise sur une échelle de 0 (rapport purement contractuel) à 10 (rapport très affectif). 63 % des cadres en poste de moins de 35 ans ont donné une note comprise entre 7 et 10, contre 58 % pour les 35-44 ans, 56 % pour les 45-54 ans et 58 % pour les 55 ans et plus).
Une meilleure connaissance des problématiques environnementales et sociétales de la part des salariés ne semble donc pas être un frein ni à l’affection que peut porter un collaborateur à son entreprise ni à l’image positive qu’il peut attribuer au monde de l’entreprise. Le baromètre du MEDEF démontre ainsi que l’engagement RSE pris par une entreprise lui donne une meilleure image et contribue à fidéliser les salariés.
En effet, 83 % des salariés dont l’entreprise a entamé une politique RSE déclarent être confiants dans leur avenir au sein de leur entreprise. Ils ne sont plus que 67 % lorsque l’entreprise n’a pas de fonction dédiée à la RSE. En outre, 77 % des salariés indiquent ressentir du plaisir à travailler dans leur entreprise lorsqu’elle est engagée contre 60 % dans les entreprises qui n’ont pas de politique RSE.