Un cabinet de recrutement a mis en exergue les cinq postes à impact qui deviendront indispensables dans nos entreprises en 2023. Néanmoins, le sondage précise également qu’une pénurie de candidats aura lieu puisqu’il n’existe pas encore assez de formations adéquates.
Le cabinet de recrutement dans le développement durable Birdeo vient de publier, pour la cinquième année consécutive, son classement des postes à impact les plus recherchés par les entreprises françaises pour cette nouvelle année. Birdeo a interrogé près de 250 entreprises clientes quant à leurs objectifs d’embauche. Cinq postes ont été mis en avant lors du sondage :
Son rôle est d’étudier les produits ou services réalisés par l’entreprise afin d’y intégrer les enjeux de l’économie circulaire. Rémunéré entre 55 000 et 65 000 euros par an en moyenne, ce poste demande des connaissances importantes en analyse cycle de vie (ACV) ainsi qu’une maîtrise de la fabrication des produits et du fonctionnement de l’entreprise puisque le responsable économie circulaire est amené à travailler avec différents services dont les fournisseurs. Ce dernier doit donc posséder un diplôme de master en école d’ingénieur.
Son rôle est de s’assurer que l’entreprise respecte les nouvelles obligations en matière de RSE. A juste titre, celles-ci sont de plus en plus nombreuses avec la directive CSRD obligeant l’entreprise à un reporting de ses données extra-financières relatives aux questions écologiques et sociétales. Le juriste RSE a donc un rôle complet qui va de la formation des équipes sur ces nouvelles obligations jusqu’à l’étude de la conformité des produits. Rémunéré entre 60 000 et 75 000 euros par an en moyenne, ce dernier doit être en possession d’un diplôme bac+5 en droit avec une spécialisation en environnement.
Son rôle est de collecter les données inhérentes à l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement. Ces données doivent être digitalisées et analysées de manière à déterminer et modéliser cet impact. « Ce métier exige des compétences en finance, mais aussi en IT. Ces profils sont très durs à trouver » explique Caroline Renoux, fondatrice de Birdeo, dont les propos sont rapportés dans un article du site d’information Capital en janvier 2023. Rémunéré entre 55 000 et 65 000 euros par an en moyenne, le responsable mesure d’impact et data ESG doit être en possession d’un diplôme bac+5 d’école de commerce avec une spécialisation en finance ou data analyse, ainsi que maîtriser le reporting extra-financier.
Son rôle est de repérer et d’analyser les risques climatiques que peut rencontrer son entreprise. Il doit également proposer des solutions concrètes et travailler avec l’ensemble des personnes concernées, y compris en dehors de l’entreprise. Le manager adaptation au changement climatique, qui revêt le rôle de chef d’orchestre, doit avoir un diplôme de master d’école d’ingénieur et sera rémunéré de 70 000 à 90 000 euros par an en moyenne. Les entreprises les plus exposées aux risques climatiques telles que les groupes du secteur agroalimentaire, du textile et de l’assurance seront particulièrement à la recherche de candidats.
Son rôle est de définir les conditions financières nécessaires à la mise en place d’une stratégie durable. C’est un directeur financier qui maîtrise en outre les mesures inhérentes à la performance sociétale et environnementale de son entreprise. Rémunéré entre 80 000 et 100 000 euros en moyenne par an, il doit être diplômé d’un master avec une formation en contrôle de gestion, en comptabilité ou en sciences du développement durable.
Le secteur du développement durable est en pleine croissance puisque le cabinet Birdeo note 25 % de création de postes supplémentaires et une augmentation certaine des offres d’emplois engagés. « La tendance sur le marché est très forte. On a des demandes d’expertises de plus en plus complexes, en lien avec la réglementation. Ce qui est intéressant c’est qu’on voit que ces postes sont à haut niveau, qu’ils nécessitent une vraie vision stratégique et qu’ils sont de plus en plus intégrés au comité exécutif » ajoute Caroline Renoux dont on peut cette fois-ci lire les propos dans un article du site d’information Novethic. L’autre nouveauté réside dans le fait que l’engagement ou la recherche de sens n’est plus l’unique motivation des candidats aux postes à impact. L’envie d’évoluer, de construire une carrière, est désormais un argument supplémentaire.
Mais, outre le fait que de nombreuses entreprises ne prennent pas encore la mesure de l’ampleur du réchauffement climatique, il existe un frein majeur : l’absence de formations suffisantes. « Il y a un manque de profils lié à des défauts d’anticipation des formations. Même les jeunes qui ont commencé leurs études il y a cinq ans n’ont pas forcément toutes ces compétences » ajoute la fondatrice de Birdeo qui demeure malgré tout confiante.