Le site d’information responsable Youmatter a proposé dans un récent article une liste des 10 dossiers qui devraient être sur la table des responsables RSE en 2023. Retour sur les enjeux en matière de RSE pour cette nouvelle année.
Premièrement, Youmatter met l’accent sur le reporting que les nouvelles réglementations et normes devraient modifier, et surtout cadrer, en profondeur. « D’abord, une bataille est en train de se jouer entre les différents organismes de normalisation pour définir les grands principes du reporting. L’IASB, l’EFRAG et la SEC sont en train de produire (ou ont déjà produit) les premières grandes lignes de leurs référentiels (ISSB, l’ESRS, et la RCRD)… Qui n’ont pas toute la même ambition en matière de matérialité. L’Europe, la plus en avance sur le sujet, vient de lancer son calendrier pour les nouveaux reporting de durabilité, qui seront applicables dès l’exercice 2024. » écrit son rédacteur en chef Clément Fournier. 2023 sera donc l’occasion de réorganiser le fonctionnement des missions en matière de reporting avec l’arrivée de nouvelles données extra-financières qu’il faut collecter et analyser afin de répondre aux exigences prévues à court terme.
L’article évoque également l’essor de l’investissement vert. Ce dernier n’est pas encore totalement régulé et fiable mais les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à l’impact de leurs investissements, pour répondre notamment aux nouvelles normes en matières de reporting.
Troisièmement, Youmatter confirme la nécessaire formation des salariés. En lien avec la recherche de sens souvent mise en exergue ces derniers temps, notamment au sein de la génération des jeunes diplômés, les salariés sont eux-mêmes demandeurs. Ils souhaitent intégrer à leur mission quotidienne des enjeux responsables, qui sont à la fois utiles et motivants. En outre, afin de mettre en place une politique RSE efficace, les entreprises n’ont pas d’autres choix que de former les salariés qui posent les premières pierres de leur transformation écologique et sociale. Cela passe également par l’engagement des dirigeants sans lequel il n’est pas possible d’établir des bases saines en matière de développement durable. Étant donné que ces derniers fixent les stratégies de l’entreprise, leur adhésion à la politique RSE est essentielle à sa réussite. Le comité de direction a donc tout intérêt à se former lui aussi.
Le site d’information met également à l’honneur le bien-être des salariés, en rappelant que les problématiques environnementales ne doivent pas occulter les problématiques sociales qui sont de toute manière indissociables. Les entreprises ont donc une mission essentielle à mener sur ce sujet et doivent mettre en place un certain nombre de changements dans leur fonctionnement suranné. Clément Fournier écrit ainsi : « Après des années compliquées, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique et social, de nombreux collaborateurs ressentent un mal-être dans leur activité professionnelle. Les nouveaux modes de travail, changeants (tantôt présentiel, tantôt distanciel) obligent à s’adapter à de nouvelles formes de communication au sein de l’entreprise, à adopter de nouvelles manières de gérer l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Sans parler de la quête de sens et de justice qui anime de plus en plus de salariés. »
2023 va contraindre le greenwashing. De nouvelles réglementations, notamment issues de la loi Climat et Résilience, viennent freiner son émancipation. En outre, le consommateur n’est plus dupe. L’importance pour ce dernier réside dans le fait que l’entreprise accompagne ses discours d’actes concrets, comme l’indiquent plusieurs sondages réalisés sur cette thématique. La crédibilité de l’entreprise est donc en jeu.
Un engagement clé est par exemple celui lié à la sobriété qui accompagne nécessairement la transformation responsable d’une entreprise. « La sobriété qui est entrée dans les entreprises par la porte énergétique devrait devenir un sujet plus global, qui va demander aux directions (RSE mais pas que) une vraie réflexion de fond sur les business models. Économie circulaire, économie de la fonctionnalité, économie de la soustraction : voilà les termes qui montent. » écrit encore Clément Fournier dans son article, avant de mettre en avant la biodiversité. Car la baisse des émissions de CO2 n’est qu’un objectif parmi d’autres si l’on veut conserver un monde vivable. La préservation de la nature, dans laquelle 70 % des espèces présentes ont déjà disparu, est un objectif primordial et un sujet que les entreprises doivent s’accaparer. Youmatter évoque d’ailleurs de nouvelles méthodes de mesures telles que le Global Biodiversity Score.
Il est enfin indispensable que les entreprises se penchent sur la problématique du local, en matière d’émissions de CO2 mais aussi au niveau sociétal. Les consommateurs attendent de l’entreprise qu’elle s’intègre au sein de son territoire, qu’elle y crée des emplois, qu’elle y produise ses marchandises et qu’elle travaille avec les acteurs et fournisseurs locaux pour des impacts mesurés et positifs.