L’intensification de la prise de conscience écologique cet été pousse un certain nombre d’entreprises à établir une stratégie RSE. Beaucoup de spécialistes conseillent la politique des petits pas, c’est-à-dire favoriser en premier lieu des actions faciles à réaliser mais dont les impacts sont pourtant significatifs.
De nombreuses entreprises sont en train de démarrer leur stratégie RSE. A l’image de Constructa, dont la politique RSE est racontée par sa directrice RSE, Marie-Victoire Pietri, dans un article du site d’information Marcelle, un certain nombre d’entre elles opte pour des actions faciles à mettre en place, notamment au niveau environnemental. Les objectifs s’intensifieront au fil des années, pas à pas. « Je n’ai pas honte car, au moins, ils sont bien ancrés dans le sol » raconte Marie-Victoire Pietri au journal. La simplicité est un gage de qualité, mais de sincérité aussi, ce qui permet « de ne pas céder aux sirènes du greenwashing », peut-on lire dans l’article. Cela permet enfin d’ajuster la politique en fonction des résultats obtenus.
Le groupe de services immobiliers, conseillé par une agence qui accompagne les entreprises dans la réduction de leurs émissions carbone, a donc mis en place différentes actions afin de réduire de 65 % le bilan carbone par employé, qui s’élève aujourd’hui à six tonnes : mobilité douce, lutte contre la pollution digitale, choix de prestataires eux-mêmes engagés dans une politique bas-carbone, etc.
Le site d’information Youmatter, qui pousse ses lecteurs à l’engagement citoyen, a lui-même proposé en 2019 une liste d’une cinquantaine d’actions à réaliser pour débuter une stratégie RSE. En premier lieu, le journal invite l’entreprise à nommer un responsable RSE qui pourra lui-même monter une équipe et qui aura en charge le pilotage de toute la politique RSE du groupe. Ensuite, l’entreprise doit réaliser une analyse de ses besoins RSE car ceux-ci sont différents en fonction des envies, mais surtout des impacts de l’activité de l’entreprise sur l’environnement ou la société. Beaucoup d’entreprises se font d’ailleurs conseiller par des cabinets chargés notamment de les aider à réduire leurs émissions carbone. Il est en effet ardu, et pourtant essentiel, de définir quels sont les postes les plus émetteurs sur lesquels il convient de travailler en premier lieu pour un maximum d’impact positif. « Il faut établir une liste d’enjeux stratégiques sur lesquels on peut agir rapidement, efficacement et sans révolutionner dans un premier temps toute la structure de l’entreprise. C’est en faisant des petits pas avec ce type d’enjeux que l’on ancre la démarche RSE au départ » écrit Clément Fournier, rédacteur en chef de Youmatter.
Il est important ensuite d’en discuter avec les équipes et les actionnaires afin de les intégrer au projet. Les clients et consommateurs peuvent aussi être sollicités. Quatrièmement, l’entreprise se doit de prendre des engagements publics quant à ses objectifs RSE afin de donner de la valeur à ses actions et insuffler de la motivation à ses employés. Il est enfin essentiel de former les collaborateurs afin de s’assurer que chacun, et notamment les managers, maîtrise les enjeux du projet.
Les actions à mettre en place peuvent concerner en premier lieu l’environnement. Elles sont essentielles et pourtant souvent peu coûteuses. Par exemple, l’entreprise peut décider de changer de fournisseur d’électricité afin de soutenir à moindre frais les énergies renouvelables. Elle peut développer la mobilité douce en incitant ses employés à utiliser vélos et transports en commun. Elle peut aussi mettre en place un système de covoiturage. Cela permet de réduire la pollution et de lutter contre le réchauffement climatique. L’entreprise peut aussi tenter de réduire sa consommation de papier, ses déchets et mettre en place une stratégie de recyclage. Elle peut en outre limiter l’hiver la température de ses bureaux à 19 degrés, utiliser des ampoules basse consommation et entamer si besoin des travaux d’isolation de ses bâtiments.
Concernant le bien-être des salariés, le journal conseille à l’entreprise de favoriser l’accès direct au soleil, dont l’impact sur l’humeur est reconnu, de s’assurer du bon fonctionnement du système de ventilation afin d’optimiser la qualité de l’air intérieur, de réaménager les openspaces afin de préserver l’intimité des employés, et d’installer enfin des bureaux ergonomiques pour limiter l’inconfort physique. Elle propose aussi d’instaurer le télétravail, souvent plébiscité par la nouvelle génération, de s’assurer de l’égalité des salaires ente les hommes et les femmes, et de recruter des équipes hétérogènes dans le but de promouvoir la diversité.
Enfin, au niveau sociétal, le journal propose aux entreprises d’agir en premier lieu sur les achats afin que ceux-ci soit responsables. L’entreprise doit s’assurer notamment du respect des droits de l’homme auprès de leurs fournisseurs. Il est important aussi que l’entreprise favorise le local, en choisissant des partenaires locaux et en privilégiant les circuits courts. Enfin, le journaliste invite les entreprises à être transparentes sur leurs conditions de production mais également en matière de politique RSE.