Face au réchauffement climatique et la nécessité de décarboner notre économie, un outil a été créé, permettant d’évaluer et de classer les entreprises en fonction de leurs actions passées, actuelles et planifiées et de leurs conséquences en matière d’émission de carbone : la méthode Assesing low-Carbon Transition.
Afin de prévenir la crise climatique à laquelle nous sommes confrontés, il est nécessaire d’entamer une décarbonation majeure et une transformation énergétique pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris et limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Sans action climatique, des événements météorologiques extrêmes, une élévation du niveau de la mer et d’immenses impacts négatifs sur les écosystèmes viendront bouleverser le quotidien de toutes les populations, mais aussi celui de nos entreprises.
Le secteur privé joue un rôle essentiel dans la conduite de la décarbonation et doit agir dès maintenant pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris. L’Alliance mondiale de benchmarking WBA, dont le but est de classer plus de 450 grands groupes à fortes émissions carbone dans les secteurs de l’automobile, du pétrole et du gaz, des transports, des bâtiments, de la construction ou encore des services publics d’électricité, a été créée dans l’objectif suivant : réaliser des références WBA pour établir un mécanisme de responsabilisation mettant en évidence les industries et les entreprises qui ouvrent la voie à cette transformation et alerter les retardataires.
WBA travaille sur l’évaluation des entreprises privées quant au respect des objectifs de l’Accord de Paris avec l’agence de transition écologique française, l’Ademe, depuis 2019. « L’intérêt (est) d’accélérer le mécanisme de redevabilité climatique des entreprises qui souhaitent rendre opérationnelle leur contribution à la neutralité carbone » explique Arnaud Leroy, l’ex-PDG de l’Ademe, dans un article du site d’information ActuEnvironnement, publié le 15 juin 2022.
Pour ce faire, ils utilisent la méthode Assesing low-Carbon Transition (ACT) créée par l’Ademe et l’ONG anglaise CDP (Carbon Disclosure Project). « En effet, la méthodologie ACT offre un cadre précis pour évaluer la responsabilité climatique des entreprises grâce à l’élaboration de feuilles de route de décarbonation. De plus, elle fournit des « évaluations indépendantes des plans de transition des entreprises ». L’organisme de benchmarking renforcera ainsi les « capacités d’évaluation des performances actuelles et futures des entreprises » et soutiendra leurs « parcours de décarbonation au niveau mondial ». » lit-on encore dans l’article.
L’initiative ACT (Assessing low-Carbon Transition) évalue dans quelle mesure une entreprise, en fonction de son secteur d’activité, est prête à évoluer vers un nouveau fonctionnement bas carbone. La méthodologie a été développée en consultation avec des entreprises et des experts des secteurs concernés. Comme point de départ, cinq questions directrices sur l’alignement de l’entreprise sur la transition bas carbone sont posées à cette dernière. Ces questions sont liées aux investissements, aux actions et à la stratégie de l’entreprise.
Un ensemble d’indicateurs a été développé pour chaque secteur afin de mesurer un état d’alignement avec la transition bas carbone et de mesurer à quel point les entreprises sont éloignées ou non de cet état. La notation ACT se compose de trois éléments : une note de performance, représentée par un nombre de 1 à 20 ; une note de cohérence, représentée par une lettre de A à E ; une note de tendance, représentée par +, s’améliore ; -, aggravation ; ou =, stable. A l’issue de l’évaluation, une synthèse et des pistes d’amélioration sont proposées.
A l’occasion de la COP22, les premiers résultats ont été présentés et la méthode a été inscrite à l’Agenda des Solutions porté par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. De plus, la maîtrise de cet outil sera impératif pour les futurs spécialistes décarbonation des entreprises.