L’ONU a adopté il y a 7 ans 17 objectifs de développement durable pour éradiquer inégalités, pauvreté et dérèglement climatique à l’horizon 2030. De nombreuses entreprises, des PME aux grands groupes, intègrent désormais les objectifs de développement durable dans leurs politiques RSE. En revanche, rares sont les entreprises qui les intègrent dans la définition de leur stratégie. Pourtant, le développement durable représente un véritable intérêt économique.
Adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies en 2015, les 17 objectifs de développement durable constituent la trame pour parvenir à un monde plus durable pour tous d’ici 2030. Ces objectifs sont un appel à l’action pour relever une série de 17 défis mondiaux : Pas de pauvreté, Faim « Zéro », Bonne santé et bien-être, Éducation de qualité, Égalité entre les sexes, Eau propre et assainissement, Énergie propre et d’un coût abordable, Travail décent et croissance économique, Industrie, innovation et infrastructure, Inégalités réduites, Villes et communautés durables, Consommation et production responsables, Lutte contre les changements climatiques, Vie aquatique, Vie terrestre, Paix, justice et institutions efficaces et Partenariats pour la réalisation des objectifs.
L’ONU considère que la prospérité économique, le progrès social et la protection de l’environnement vont de pair et doivent être réunis. Ainsi, tous les objectifs de développement durable sont interconnectés et doivent être poursuivis conjointement car un effort collectif impliquant divers acteurs (gouvernements, entreprises et société civile) est nécessaire pour transformer la société mondiale.
Les entreprises sont encouragées à se concentrer sur les objectifs de développement durable auxquels elles peuvent contribuer le plus efficacement, à définir des buts liés aux objectifs de développement durable, et à annoncer publiquement leur engagement envers ces objectifs en l’intégrant dans leur rapport RSE.
Les objectifs de développement durable donnent aux entreprises une opportunité de placer leur engagement RSE dans une perspective plus large, en l’orientant vers la résolution de grands défis sociétaux et environnementaux.
Ainsi, un nombre croissant d’entreprises utilisent les objectifs de développement durable pour orienter, hiérarchiser et rendre compte de leurs activités de RSE. En fait, on observe une nette tendance émergente à lier l’activité RSE aux objectifs de développement durable. En 2017, c’est-à-dire deux ans seulement après l’adoption officielle des objectifs de développement durable par l’ONU, d’après The KPMG Survey of Corporate Responsibility Reporting 2017, 43 % des 250 plus grandes entreprises du monde faisaient déjà référence à ces objectifs dans leurs rapports RSE.
François Garreau, en charge de la mission RSE auprès du comité exécutif de Generali France, met en avant sur Twitter dans un post daté du 27 avril 2022 la prise en compte par les entreprises des objectifs de développement durable. Car ces objectifs représentent en fait une opportunité commerciale intéressante pour les entreprises. Selon le rapport « Better Business, Better World » rédigé par la Business & Sustainable Development Commission en 2016, atteindre les objectifs de développement durable pourrait rapporter aux entreprises 12 000 milliards de dollars par an d’ici 2030.
De nombreuses entreprises, grands groupes ou PME, intègrent désormais les objectifs de développement durable dans leurs politiques RSE. « Ces objectifs nous offrent un cadre universel, une grammaire commune extrêmement lisible entre les différentes parties prenantes de l’entreprise (partenaires, consommateurs, collectivités, etc.) » affirmait en octobre 2020 Gilles Vermot-Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric, dans un article des Echos Start.
Mais il ne suffit donc plus d’intégrer les objectifs de développement durable dans les politiques RSE. Il convient désormais de prendre en compte les opportunités économiques de ces derniers et de les intégrer directement dans la stratégie commerciale de l’entreprise. Ainsi, par exemple, au sein de Schneider Electric, « une partie de la rémunération variable des cadres est fondée sur des objectifs chiffrés associés à chaque objectif de développement durable, parfois à horizon 2030 » peut-on lire dans l’article. L’entreprise a dédié une équipe de travail à chaque objectif. Et Gilles Vermot-Desroche de conclure : « Cette démarche (…) est au cœur de nos modes de productions, dans l’objectif de construire des biens qui intéressent le client de demain. »