Selon le Forum économique mondial (WEF-World Economic Forum), dans un rapport pour 2022, seul un responsable politique et économique sur six est optimiste pour l’avenir. Le chiffre tombe à un pour dix pour une croyance dans une accélération de l’expansion économique mondiale. Selon cette même étude, les changements climatiques sont les risques majeurs auxquels le monde sera confronté pour les dix années à venir.
« L’État du monde » est au centre des débats. Le WEF, qui devait se tenir à Davos en Suisse du 17 au 21 janvier 2022 et a été reporté à cet été, devait permettre de débattre « des solutions aux problèmes les plus urgents dans le monde », d’après les organisateurs.
Mais, en attendant le grand rendez-vous en présentiel de cet été, le WEF a tout de même tenu à maintenir des réunions virtuelles. Changement climatique, pandémie de la Covid-19 et coopération internationale pour relever les défis communs étaient les trois sujets essentiels de débat lors de l’évènement.
Le WEF a d’ailleurs publié un rapport sur les perspectives ressentis par les représentants des gouvernements, de la société civile et du commerce pour les années à venir. Et le constat est bien sombre. A court terme, selon ce texte, les clivages sanitaires et sociaux seront causés par la Covid-19 ; les problèmes économiques, eux, seront surtout liés à la dette et s’avéreront dangereux sur le moyen terme.
Les décideurs ne sont d’ailleurs pas vraiment rassurés par l’État du monde : « seul un répondant sur six du gouvernement, de la société et du commerce a décrit ses perspectives comme optimiste, tandis qu’un seul sur dix pense que l’expansion économique mondiale s’accélérera », précise le rapport.
D’après le rapport, la Tunisie « devra faire face au cours des deux prochaines années, aux risques d’effondrement de l’État, d’endettement de chômage, de stagnation économique persistante et de propagation de l’activité économique illégale ». Autres pays à grands risques : le Liban, le Venezuela, la Nicaragua ou encore le Pérou.
Mais ce sont bien les échecs répétés de la transition climatique et les conséquences météorologiques extrêmes qui sont au centre des préoccupations. Les risques climatiques sont bel et bien la plus grande préoccupation de cette époque, et seront particulièrement élevés au cours des dix prochaines années.
« Ne pas agir contre le changement climatique pourrait réduire le PIB mondial d’un sixième », a déclaré Peter Giger, le directeur des risques de Zurich Insurance Group, dans le rapport du WEF. « Les engagements pris à la COP26 ne sont toujours pas suffisants pour atteindre l’objectif de 1,5° C ».
Selon Saadia Zahidi, directrice générale du WEF, « l’enquête a révélé que la crise sanitaire avait endigué la cohésion sociale, aggravant de fait, le risque », même si « les personnes interrogées souhaiteraient une plus grande coordination entre les dirigeants afin de résoudre les problèmes du monde », et ce, malgré « des reprises divergentes après la crise menaçant la coopération ».
« Lorsque vous regardez les 20 % les plus riches, ils ont pu récupérer environ la moitié de leurs pertes au cours des deux dernières années ; quand vous regardez les 20 % les plus bas, les 20 % les plus pauvres, ils ont encore perdu 5 % de leurs revenus », a-t-elle encore déclaré. « Cela ne fera qu’empirer à moins que nous n’agissions », conclut avec gravité Saadia Zahidi.