Aujourd’hui, les consommateurs prennent davantage en compte l’impact écologique et social des produits qu’ils achètent. Les entreprises étoffent donc leur politique RSE mais leur engagement demeure peu visible aux yeux des consommateurs… ainsi qu’à ceux des salariés. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à réclamer des actions concrètes de la part de leur employeur. Afin que les pratiques durables s’imposent dans le fonctionnement et la culture des entreprises, leurs dirigeants commencent à mettre en place des formations à destination des salariés.
Désormais, les consommateurs accordent une grande importance aux conséquences environnementales et sociales des produits qu’ils achètent. Certes, le prix demeure le premier critère de décision lors d’un achat. Cependant, cette prise de conscience influence le choix des consommateurs entre plusieurs marques. C’est ce que révèle la publication début septembre d’un « Baromètre de l’engagement des entreprises » réalisé par l’ObSoCo (Observatoire Société & Consommation) et Trusteam Finance.
S’ils sont sensibles à la politique RSE de l’entreprise dont ils achètent le produit, les consommateurs semblent pourtant douter de l’engagement des industriels et sont réticents à leur accorder leur confiance, comme le souligne un article du journal Le Figaro paru suite à la publication du baromètre.
Une grande majorité des 2000 sondés estime ainsi que les industriels ne sont pas assez impliqués dans les problématiques écologiques mais aussi sociétales telles que les inégalités ou la pauvreté. De plus, la plupart des sondés ne sont pas en mesure de donner le nom d’une entreprise qu’ils jugent engagée.
Ensuite, malgré les actions menées par les industriels, les consommateurs doutent du bien fondé de cet engagement. La majorité des sondés accuse les grandes entreprises de greenwashing ou de socialwashing, c’est-à-dire d’utiliser des arguments et des normes issus du monde associatif dans le seul but de redorer leur image.
Pourtant, au sein même des entreprises, la politique RSE est devenue incontournable, ne serait-ce que pour recruter et motiver les collaborateurs. Ces derniers sont désormais nombreux à réclamer la mise en place d’actions concrètes, autour du développement durable notamment, explique l’hebdomadaire Challenges dans un article publié mi-septembre.
Au printemps dernier, une cinquantaine d’entreprises a participé à une enquête réalisée par ChooseMyCompany. L’objectif était de récolter les avis des salariés. Les résultats ont démontré que le salaire et l’évolution de carrière ne sont plus les seuls gages de motivation. L’implication environnementale et sociétale de l’entreprise revêt désormais une grande importance, notamment chez les jeunes collaborateurs et les femmes.
Mais certains salariés demeurent critiques vis-à-vis de l’engagement de leur employeur. Afin de pallier ce manque de confiance, il est nécessaire que les entreprises démontrent le bien-fondé de leurs intentions. Ces preuves doivent être visibles et se vérifier dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise. L’assureur Allianz a par exemple établi des mesures concrètes dans cet objectif telles que « poubelles de tri, parking vélo, fournitures made in France, véhicules hybrides… Les « petits gestes » ont toute leur place dans une stratégie RSE, pour engager les salariés et transformer la culture de l’entreprise », peut-on lire dans le magazine Challenges.
Cependant, si les entreprises comprennent la nécessité de leur implication et ses conséquences sur la confiance des consommateurs et des employés, cela n’est pas suffisant. Elles doivent elles-mêmes donner l’impulsion du changement à leurs salariés, les engager dans une démarche écologique globale, à la fois individuelle et collective.
C’est dans cette optique que de nouvelles formations voient le jour. On peut ainsi lire dans un récent article du journal les Echos que de grands groupes français forment certains collaborateurs qui pourront ensuite eux-mêmes sensibiliser leurs collègues à la problématique environnementale. C’est le cas notamment avec la Fresque du Climat, un jeu de cartes basé sur les rapports du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et créé par un expert de l’urgence climatique, Cédric Ringenbach.
Le journal donne également l’exemple de Bouygues qui propose à ses cadres des formations sur « les fondamentaux des modèles économiques utiles au climat » ainsi que des cours en ligne (MOOC) intitulés « Comprendre la crise écologique pour réinventer l’entreprise ». «L’urgence climatique requiert un changement de braquet dans nos démarches (…). Les managers doivent être en capacité de prendre les bonnes décisions dans l’intérêt des parties prenantes et du bien commun», explique Fabrice Bonnifet, le directeur Développement durable du groupe.
La finalité de ces formations est de faire du développement durable une réalité ancrée dans le fonctionnement même de l’entreprise, des actions individuelles aux pratiques collectives en passant par les objectifs stratégiques du groupe.