Les principaux enjeux que l’on rencontre dans le milieu sportif ne sont pas très différents de ceux des autres acteurs économiques. En effet, nous sommes confrontés aux mêmes enjeux de gouvernance et de positionnement stratégique du sujet dans le développement de l’organisation. La RSE est l’affaire de tous dans l’organisation et chacun doit agir dans son domaine d’activité. Nous y retrouvons des enjeux sociaux importants notamment en termes de ressources humaines. Les clubs sont, hormis les grosses écuries de chaque sport, plutôt sous staffés et composés de personnes dont les statuts sont très différents : contrats de sportifs professionnels, CDI, CDD, bénévoles… Difficile à gérer au quotidien dans des structures où il n’y a pas forcément de service RH tel que nous les connaissons dans des entreprises plus classiques. D’un point de vue environnemental, les enjeux sont forts. Le secteur sport a longtemps refusé sa responsabilité environnementale et s’est impliqué sur les sujets sociaux tels que la cohésion sociale ou des sujets de solidarité. Pourtant, aujourd’hui, la pression et les attentes se placent bien sur les sujets environnementaux : transport des équipes, gestion des ressources énergétiques, l’eau, l’économie circulaire ou encore la gestion des déchets. Les organisations sportives se sentent un peu perdues sur le sujet mais ne restent pas inactives. Enfin, d’un point de vue économique, l’enjeu est de sortir d’un modèle très court-termiste et très lié à l’évolution des résultats sportifs pour se diriger vers un modèle avec une vision à plus long terme intégrant les attentes des parties prenantes de son écosystème.
Oui. Les organisations sportives ont des liens très forts avec leur communauté notamment grâce à leurs outils de communication et l’exposition médiatique dont elles bénéficient. L’organisation des matchs à domicile est aussi une formidable plateforme pour montrer les engagements du club et pour sensibiliser leurs supporters. En proposant des menus plus végétaux ou issus de circuits courts dans leurs buvettes, les clubs impactent leur communauté. Il en est de même dans le choix de leur politique de billetterie, de merchandising, dans l’organisation de leurs déplacements
Ils sont de plus en plus utilisés par les clubs pour faire découvrir la vie au sein des clubs. Les sportifs et sportives s’appuient aussi pour créer des liens directs avec leur communauté. Les réseaux sociaux ont un pouvoir puissant que ce soit positivent ou négativement. Les acteurs du sport sont de plus en plus questionnés sur leurs agissements et leurs prises de position. D’un autre côté, les organisations ont encore une faible maturité sur l’empreinte environnementale réelle de leurs outils numériques. Il y a un vrai axe de progression sur ce sujet pour adopter de meilleures pratiques.
Il est déjà important de bien comprendre les attentes des organisations avec lesquelles je travaille. J’identifie aussi leur niveau de maturité sur le sujet ainsi que les principales raisons qui les poussent à s’engager dans une telle démarche. La phase de diagnostic et d’étude du contexte particulier de l’organisation est clé pour faire monter en compétences les parties prenantes internes de l’organisation. J’essaie tout au long de l’accompagnement de donner les outils pour que l’organisation puisse se sentir à l’aise avec le sujet et prête à le gérer seule. Je ne fais pas le travail à leur place mais je les aide à se saisir du sujet, à prendre confiance, et à mettre en place le pilotage quotidien de la RSE qui correspond au fonctionnement de leur structure. Il est aussi important que la RSE soit vue comme un sujet stratégique et dont chacun à son niveau de responsabilité dans la structure est acteur.
Sur la deuxième phase de l’accompagnement, je laisse de plus en plus les rennes à l’organisation pour que l’écriture du plan d’actions soit la plus conforme possible avec les objectifs fixés lors de la phase de diagnostic et les ressources (humaines et financières) de la structure. Ensuite, je reste au contact de la structure pour suivre la mise en place de ce plan d’actions, je les questionne, je réponds également à leurs interrogations et nous travaillons à trouver les solutions lorsqu’un frein apparaît. Une fois l’accompagnement terminé, je continue de suivre l’évolution du sujet au sein de la structure et essaie de favoriser la mise en relation d’acteurs engagés, car l’expérience des uns est très utile aux autres, le partage des bonnes pratiques est inspirant.