« Le numérique constitue un des leviers pour la transition écologique », Séverine Girondin (Securinfor)

Vous êtes biochimiste biologiste de première formation. Comment votre intérêt pour la QSE et la RSE est-il né ?

J’ai effectivement débuté dans ce domaine mais avec une spécialisation en gestion de la qualité et des risques, donc QSE. J’ai pu exercer dans un premier temps dans les bio-industries avant de poursuivre mes études pour m’orienter vers le service et étendre mon domaine d’expertise à la RSE. A l’époque, on n’en parlait pas beaucoup mais c’était une suite logique étant donné mes convictions personnelles et il m’apparaissait évident que la prise en compte de ces enjeux deviendrait rapidement incontournable.

En tant que responsable du Département Développement Durable de SECURINFOR, pouvez-vous nous expliquer comment se manifestent les engagements RSE de votre entreprise au quotidien ?

SECURINFOR reconnaît sa responsabilité sociétale avec la volonté de contribuer à l’Agenda 2030 et ses Objectifs de Développement Durable adoptés par les Nations Unies. De cette ambition de se développer de manière responsable et pérenne, découle une démarche volontariste, intégrée à notre stratégie et structurée selon les lignes directrices de l’ISO 26000. Aujourd’hui, elle se traduit concrètement par des actions visant à développer la culture écologique et solidaire de nos collaborateurs, une forte écoute des principales parties prenantes de nos activités, une veille active des exigences légales / réglementaires applicables et des actions visant notamment à décarboner progressivement nos activités.

Le numérique est au cœur de la transformation digitale des entreprises. Pourtant, il est aussi émetteur de gaz à effet de serre. Comment concilier ces deux aspects fondamentaux pour les entreprises (transformation digitale et réduction de l’empreinte carbone) ?

J’irais même plus loin en disant qu’outre le fait d’être au cœur de la transformation digitale, le numérique constitue un des leviers pour la transition écologique, ce qui renforce le paradoxe. A mon avis, le principal élément contribuant à concilier l’ensemble en assurant la pertinence des décisions, l’adéquation de la stratégie et donc une balance positive est la mesure. C’est le meilleur moyen de s’assurer d’un impact résiduel bénéfique.

Comment définiriez-vous le numérique responsable ?

Pour moi, le Numérique Responsable n’est ni plus ni moins que la déclinaison des principes de responsabilité sociétale sur les activités du numérique. Autrement dit, il s’agit d’une démarche d’amélioration continue visant à améliorer l’empreinte écologique, économique et sociale de ces activités. Au cœur de cette démarche, sans nul doute il y a la question des usages du numérique qui devraient évoluer ; on y revient systématiquement.

Dans quelles mesures le numérique peut-il être au service de la RSE ? Avez-vous des exemples ? 

Par exemple sur le plan environnemental :

·   L’éco-conception des services numériques ou encore l’allongement de la durée de vie du matériel informatique contribuent bien à réduire l’empreinte écologique de l’entreprise.

·   Le numérique, en permettant de dématérialiser un certain nombre de processus, contribue à diminuer le prélèvement de ressources naturelles (moins de carburant pour se déplacer, moins de papier, etc.…)

Autres exemples d’un point de vue social et sociétal :

·   On peut citer le travail sur l’accessibilité numérique (notamment par la formation continue, le tutorat…) permettant d’améliorer l’employabilité, de favoriser l’évolution et surtout d’assurer le confort des collaborateurs dans l’exercice de leur mission ; la compétence numérique étant aujourd’hui incontournable sur beaucoup de postes.

·   Par ailleurs, le numérique permet de créer des emplois qui sont plus accessibles aux personnes en situation de handicap physique.

Pouvez-vous nous parler de votre implication au sein de Time for the Planet ? Quelles sont vos missions ?

Il y a plusieurs mois, j’ai investi dans Time for The Planet par conviction personnelle et par envie de donner plus de sens à mes actions. « L’entrepreneuriat au service de l’urgence climatique » est donc un concept qui m’a séduite ; l’objectif étant de financer des innovations à impact positif massif pour la planète. Au-delà de l’actionnariat, j’ai suivi le processus de qualification pour devenir « évaluateur ». En ce sens, ma mission est de procéder à l’étude et à la notation de nombreux projets d’innovation selon des critères précis, tout en m’assurant du fait qu’ils répondent bien à une des problématiques identifiées pour lutter contre le dérèglement climatique avec un fort potentiel d’impact à l’échelle mondiale. Cette pré-sélection conduit environ 3 fois par an les meilleures innovations en comité scientifique pour validation puis en assemblée générale si l’étude de marché a été concluante. En termes de bénéfices personnels, c’est une mine d’informations et de retours d’expérience énorme !