Une nouvelle étude confirme l’importance croissante de la RSE pour les salariés, qui sont de plus en plus exigeants sur ce point. C’est un levier d’attractivité non négligeable pour les entreprises qui s’engagent davantage.
Une nouvelle étude confirme l’importance croissante de la RSE pour les salariés des entreprises. Réalisée par Odoxa-FG2A pour Capital et BFM à la fin du mois d’avril 2023 auprès d’un échantillon de plus de 1000 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, l’étude démontre que plus de la moitié des français connaissent désormais la RSE (52 %) alors qu’ils n’étaient qu’un tiers en 2019 (33 %). Certes, cela signifie toujours que l’autre moitié n’est pas informée sur ce sujet mais la progression est réelle. Les français qui ont le statut de cadre sont même presque 80 % à connaître la RSE, ainsi que 66 % des jeunes de 25 à 34 ans.
En outre, la notoriété n’est pas la seule évolution notable. Ainsi, pour 78 % des salariés, le fait qu’une entreprise soit active en matière de RSE serait un élément important dans leur prise de décision au cas où ils souhaiteraient être recrutés dans un nouvel établissement. 12 % considèrent même que ce critère est prioritaire. « Ce dernier chiffre peut paraître faible, mais placer les actions RSE en priorité (avant même la rémunération, l’équilibre de vie pro-perso ou l’ambiance de travail) est quelque chose de radicalement nouveau. » peut-on lire dans un article du magazine Capital consacré à l’étude et publié le 3 mai 2023. De plus, ce chiffre augmente de 10 points en ce qui concerne les 25-34 ans qui sont 22 % à considérer qu’en cas de décision de changement d’entreprise, le critère d’engagement est primordial.
Presque les deux tiers des français font attention aux conséquences environnementales des produits qu’ils achètent (62 %). 57 % des français sont également attentifs à leur impact sociétal. En outre, plus de 70 % limitent leurs déchets et privilégient les aliments locaux ou issus de l’agriculture biologique. En conséquence, ils sont aussi exigeants en ce qui concerne l’engagement de leur entreprise.
L’étude décrit ainsi les causes que les salariés aimeraient voir défendues par les entreprises. L’égalité entre les hommes et les femmes, en quatrième position en 2022, est désormais à la tête du classement. Elle a été plébiscitée par 43 % des sondés devant la souveraineté économique et le made in France (39 %) et l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique (33 %).
En revanche, les entreprises doivent être vigilantes car 64 % des salariés affirment que les engagements pris par leur propre entreprise en matière de RSE ne servent qu’à redorer son image. Au contraire, si l’entreprise a créé une direction spécialement dédiée à la RSE, les résultats sont inversés. Les sondés sont 68 % à croire en l’engagement de leur entreprise sur ces problématiques. L’implication concrète d’une entreprise est donc le gage de sa sincérité, et ainsi de son attractivité, face à des salariés particulièrement sévères. « Le fait d’avoir un positionnement RSE accompagné d’actions concrètes dope l’attractivité des entreprises » explique le président de l’institut de sondage Odoxa Gaël Sliman.
C’est probablement la raison pour laquelle les entreprises sont de plus en plus nombreuses à sauter le pas. « Certaines l’ont bien compris, et la pratique de la RSE dans les entreprises s’est propagée : 37 % des salariés disent aujourd’hui travailler dans une entreprise engagée dans une démarche RSE. C’est le double d’il y a quatre ans. En septembre 2019, seuls 15 % des salariés disaient que leur entreprise était engagée dans une telle démarche et 10 % indiquaient qu’elle s’apprêtait à la faire. » lit-on ainsi dans le magazine Capital.
Mais le président de l’institut de sondage Odoxa explique que le chiffre est sans doute sous-estimé car presque 80 % des salariés avouent avoir déjà été incités par leur entreprise à réaliser une ou des actions RSE. Par exemple, un salarié sur cinq a déjà été invité par ses employeurs à suivre une formation sur la RSE.