Les entreprises du BTP s’engagent massivement dans des politiques RSE, notamment sur les thématiques de santé, de sécurité et de protection de l’environnement. Néanmoins, la plupart ne formalisent pas les actions qu’elles mènent, dévalorisant ainsi leurs démarches RSE. C’est le cas notamment des TPE, pour qui une adaptation des politiques RSE est essentielle.
Une récente étude, réalisée fin 2022 par les cabinets Utopies et TBC Innovations pour le Comité de pilotage de l’Observatoire des métiers du BTP, a mis en exergue les pratiques en matière de RSE dans les entreprises du BTP. Elle révèle le fait que la plupart des entreprises mettent en place une politique RSE (8 sociétés sur 10). Dans un article du site d’information le Moniteur consacré à l’actualité du BTP, on apprend que « seules 0,3 % des entreprises sondées font à ce jour l’économie d’une démarche de RSE. Une catégorie d’entreprises « très minoritaire et [qui] tend à disparaître du fait de la pression croissante des réglementations et des différentes parties prenantes (clients, collectivités, etc.) et de la sensibilisation sociétale aux enjeux sociaux et environnementaux », notent les auteurs de l’étude. »
En revanche, le sondage démontre que la plupart des entreprises du BTP réalisent des actions RSE sans les valoriser ou les organiser. C’est le cas de 84 % d’entre elles. Seules près de 16 % des 716 entreprises du secteur interrogées structurent leur politique RSE et s’engagent activement et officiellement. Or, « quand elle est méconnue, la RSE tend à apparaître comme une démarche qui vient s’ajouter au reste, et ce faisant, ajouter des dépenses et du temps de travail administratif sans que les retombées ne soient perçues comme évidentes », peut-on lire dans un article du site d’information Batiweb qui rapporte les propos de l’Observatoire des métiers du BTP.
Les TPE représentent 65 % des entreprises interrogées et la mise en place d’une politique RSE doit être adaptée au profil de ces dernières. « L’étude a par ailleurs permis d’identifier plusieurs axes pour favoriser le déploiement ou la valorisation d’actions déjà mises en œuvre au sein du secteur. La réalisation de cet objectif nécessiterait tout d’abord une démarche adaptée aux TPE et PME, ainsi qu’une aide à la prise de recul et la recherche de sens dans les enjeux et les démarches RSE. Il s’agirait en outre de favoriser l’engagement des salariés dans ce cadre, ou encore de valoriser les progrès liés à la mise en œuvre de la réglementation. » peut-on encore lire sur le site d’information Le Monitor.
Ainsi, la réussite d’une démarche RSE et son application sur le long terme est freinée dans les petites et moyennes entreprises du BTP par la méconnaissance du sujet et par la priorité donnée à l’opérationnel. La disponibilité qu’une démarche RSE requière, tant en matière de compétences que de temps à y consacrer, est la principale difficulté que ces entreprises rencontrent. Il convient donc de formaliser toute démarche RSE, d’impliquer les salariés et de leur permettre d’enrichir leurs connaissances afin qu’ils puissent les intégrer au sein de leurs fonctions.
L’étude permet également de définir les thématiques sur lesquelles les entreprises du BTP agissent le plus. Ce sont d’abord les enjeux de santé et de sécurité que ces dernières privilégient. Ainsi, 75 % des 716 entreprises interrogées mettent en place des actions pour améliorer les conditions de travail de leurs salariés et 70 % s’engagent afin de prévenir accidents et risques psychosociaux.
La gestion des déchets est également une thématique plébiscitée car « le BTP produit environ 240 millions de tonnes de déchets par an » indiquait en avril 2022 sur son compte Twitter la directrice du développement durable du groupe Accor, et ancienne secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson. L’étude montre que 73 % des entreprises s’engagent ainsi pour la réduction et le tri des déchets, mais aussi leur réemploi ou leur reconditionnement.
60 % des entreprises agissent pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. « On note cette tendance dans les métiers de la charpente, de la couverture ou bien du génie climatique. Il faut dire qu’ils sont fortement concernés par les travaux d’isolation et de chauffage, privilégiés dans cet enjeu de performance. » précise enfin le site d’information Batiweb.