Si la RSE est parfois perçue par les entreprises comme une contrainte, elle engendre pourtant de nombreux avantages, de la valorisation de l’image de l’entreprise à la fidélisation des collaborateurs en passant par une différenciation accrue face à la concurrence.
Mettre en place une politique RSE permet à l’entreprise d’être davantage concurrentielle. En effet, une entreprise qui s’engage sur des sujets écologiques et sociétaux valorise son image. Ainsi, 63 % des français sont plus attentifs aux engagements des entreprises depuis la pandémie de Covid-19, d’après un sondage OpinionWay pour Salesforce et Les Échos réalisé en 2021. « C’est comme si la neutralité morale vis-à-vis des problèmes de société devenait un handicap commercial » expliquait d’ailleurs le sociologue Ronan Chastellier, à la parution de l’enquête, dans un article du journal Les Échos.
En revanche, l’entreprise doit veiller à accompagner ses discours d’actes concrets afin d’éviter toute accusation de greenwashing de la part de ses consommateurs, à la recherche de sincérité. « La relation que le client entretient avec l’entreprise ne se bâtit plus uniquement au moment de la vente, en prenant en compte le seul produit ou service. La confiance se construit avant, pendant et après l’acte d’achat, au niveau de toute la chaîne de valeur : c’est un ensemble qui doit être cohérent de bout en bout » précise au journal Les Échos Olivier Nguyen Van Tan, directeur marketing de Salesforce.
Il en est de même pour les salariés. Premièrement, la mise en place d’une politique RSE passe par l’établissement d’une nouvelle organisation favorisant le bien-être des employés : égalité salariale, télétravail, réorganisation de l’espace, diversité des profils recrutés, etc. Ces nouvelles pratiques permettent de fidéliser les salariés déjà en poste mais aussi d’attirer de nouveaux candidats, et notamment les jeunes, plus exigeants en matière d’engagement environnemental et sociétal. « C’est désormais une quasi-certitude. La crise sanitaire a modifié les critères de choix d’un employeur, plus particulièrement chez les jeunes pour qui la recherche de sens et d’impact est devenue prépondérante. Le critère RSE joue désormais un rôle déterminant sur l’attractivité de la marque employeur. » peut-on lire dans un article des Échos Start.
D’autre part, instaurer une politique RSE est également une démarche collective, qui implique l’ensemble des collaborateurs. Ces derniers ont donc la possibilité d’intervenir dans des réflexions et prises de décisions qui concernent directement la position stratégique de l’entreprise à long terme. « Il est primordial d’engager les employés dans la transformation, leur montrer que c’est par eux que le changement va passer » précise au journal Grégory Pouy, analyste culturel, conférencier et auteur de l’ouvrage Insoutenable paradis – Écologie et mode de vie : réagir sans tout sacrifier. La politique RSE devient alors une co-construction où le salarié, pleinement impliqué, est en capacité de mieux cerner les points forts mais également les faiblesses de son entreprise. Cette transparence est aussi un gage de sincérité de la part de son employeur.
Enfin, une entreprise qui instaure une politique RSE est aussi plus performante parce qu’elle est capable de déterminer ses forces et ses inconvénients dans le cadre de ses activités mais aussi de son fonctionnement interne. Son bilan énergétique lui permet de baisser ses coûts en réduisant ses déchets, sa consommation d’eau et d’énergie ainsi que l’utilisation de matières premières et non renouvelables. Outre un gain en matière de rentabilité financière, ces constats poussent également l’entreprise à changer et donc à innover. C’est de cette manière qu’elle peut se différencier face à la concurrence.
De plus, une politique RSE efficace permet également d’atteindre de nouveaux marchés, notamment grâce à l’obtention de labels RSE, qui valorisent l’entreprise auprès de ses investisseurs. « Au-delà de devenir de puissants atouts concurrentiels pour les entreprises, la RSE est un critère de plus en plus pris en compte par les banques, qui demandent des données avant d’accorder des prêts et par les investisseurs qui cherchent aussi à disposer de ces éléments avant d’investir dans une société » ajoute Grégory Pouy. Enfin, mener une politique RSE permet de ne pas subir la réglementation et de préparer en amont tout changement législatif coercitif.