La biodiversité, ou diversité biologique, est tout simplement la diversité du vivant qui nous entoure, de l’échelle microscopique à l’échelle macroscopique. Plus précisément, la biodiversité correspond à la diversité des écosystèmes, c’est-à-dire des milieux de vie, la diversité des espèces (animales, végétales…) qui vivent dans ces écosystèmes, la diversité génétique, c’est-à-dire la diversité des individus au sein de chaque espèce, et la diversité des interactions et interrelations entre toutes ces espèces et ces écosystèmes.
Aujourd’hui, deux millions d’espèces ont été recensées sur Terre, et 50% à 75% de la biodiversité terrestre serait abritée par les forêts tropicales humides.
En très grande majorité, les activités des entreprises ont un impact négatif sur la biodiversité, et sont destructrices du vivant. Aujourd’hui, la création de valeur économique de nombreux modèles d’affaires se fait au détriment de la biodiversité, des espèces vivantes. Par leur contribution au changement climatique, la surexploitation de ressources naturelles, l’engendrement de pollutions diverses (de l’air, des eaux, des sols…) ou encore l’urbanisation, les activités économiques participent massivement à l’érosion de la biodiversité.
Les impacts négatifs des activités économiques peuvent être directs et indirects, au sein même ou hors de la chaîne de valeur. Par exemple, la construction d’une infrastructure, comme une route, génère des impacts directs avec l’artificialisation du sol sur lequel elle est construite, l’exploitation de matières premières, comme le sable, utilisées pour sa construction, ou encore la pollution engendrée par la fabrication des matériaux essentiels à sa réalisation, comme la cimenterie. Dans cet exemple, les impacts indirects correspondent aux conséquences liées à cette infrastructure, comme les émissions de gaz à effet de serre issues de la circulation des véhicules ou la mort de certains animaux sur le bord de la route. Cette logique s’applique quasiment à toutes les activités économiques, même les activités tertiaires et ses impacts liés au numérique ou aux déplacements des collaborateurs.
Non. La biodiversité est un sujet qui reste très largement « sous les radars » dans les entreprises, et dans leur stratégie RSE. C’est une thématique qui reste peu, voire pas, connue ni comprise, tout comme ses liens avec les activités des entreprises, et donc inexistante dans les stratégies d’entreprise. Et cela malgré la forte dépendance des organisations à la biodiversité. La biodiversité apporte gratuitement de nombreux services appelés « services écosystémiques » indispensables à notre survie (pollinisation, régulation du climat, de l’eau, des maladies, etc.) et à celle des activités économiques (matériaux et matières premières, énergie, etc.).
Cela dit le sujet monte fortement depuis quelques années et la prise de conscience se généralise au sein des organisations.
De nombreuses approches sont possibles, mais la première brique essentielle est d’identifier les enjeux en comprenant et en cartographiant les pressions, les impacts et les dépendances de l’entreprise vis-à-vis de la biodiversité. Pour cela, les organisations peuvent réaliser l’équivalent d’ACV (Analyse de Cycle de Vie) Biodiversité afin de bien comprendre ses impacts et identifier où il est utile d’agir. Elles peuvent également mesurer leur empreinte biodiversité pour objectiver les leviers et les gains associés. Cette base permet d’élaborer une stratégie et une feuille de route adaptées et pertinentes avec des objectifs et des actions concrètes associées. Pour rendre plus efficient ce travail, il est préférable de lier les démarches biodiversité et les démarches de décarbonation des organisations. Ces deux sujets se nourrissent entre eux, et sont étroitement liés.
Dans le monde de la culture, si nous prenons l’exemple de l’organisation d’un festival, la grande majorité des impacts sur la biodiversité sont liés à des enjeux au sein de la chaîne de valeur (nourriture, déplacements des visiteurs et des artistes, etc.), et pas forcément liés à l’occupation des sols ou la dégradation ponctuelle d’un lieu qui pèsent bien souvent peu dans le raisonnement. Bien évidemment, cela ne justifie pas l’inaction locale, mais illustre la nécessité de prendre de la hauteur pour changer plus profondément les modèles d’affaires.
En l’état actuel des choses, cela n’est pas possible pour une grande majorité des entreprises, sauf si celles-ci font évoluer leur modèle d’affaires et intègrent les impacts sur la biodiversité dans leur raisonnement, et, cela, sur toute leur chaîne de valeur. Pour les organisations qui se sont lancées et celles qui souhaitent se lancer, c’est une démarche assez « révolutionnaire » au regard des évolutions de ces trente dernières années.
Malgré ce « constat », on observe que les actions en faveur de la biodiversité sont souvent plus « séduisantes et fédératrices » que pour le climat. D’ailleurs, si nous prenons un peu de hauteur : préserver et régénérer la biodiversité sont les principales réponses à nos enjeux actuels, car elles nous permettent tous les jours de développer (et avec un potentiel quasiment infini) des solutions fondées sur la nature !
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