« L’entreprise d’aujourd’hui et de demain sera engagée ou ne sera pas », Claire Perset

Pouvez-vous vous présenter ? 

Titulaire d’une maîtrise de droit et diplômée de Sciences Po Paris, j’ai occupé diverses fonctions au sein des institutions publiques. J’ai notamment été Directrice de Cabinet d’un Maire, puis j’ai passé quatre années en Cabinet ministériel en tant que Conseillère auprès du Porte-parole du Gouvernement, Luc Chatel. 

J’ai rejoint SFR en 2014 en tant que Responsable des discours et des éléments de langage de la Présidence, avant de devenir Directrice des Relations institutionnelles et de la RSE d’Altice France (SFR, RMC, BFM) en 2018. 

En 2020, je suis devenue Secrétaire Générale Adjointe d’Altice France. 

Pourquoi avoir créé CAN Agency ? 

J’ai créé CAN car je suis convaincue, à l’heure où nous traversons de multiples crises (économique, sanitaire, climatique et sociale) que les entreprises ont plus que jamais un rôle citoyen à jouer dans notre pays. Plus aucune entreprise ne peut faire l’économie d’une vraie politique sociale et environnementale à la fois forte, structurée et portée au plus haut niveau par l’équipe dirigeante. Et cela vaut pour les PME, pour les ETI comme pour les groupes du CAC 40. Cet engagement n’est plus une option, ce n’est plus un « plus », c’est un incontournable, c’est un indispensable.

L’entreprise d’aujourd’hui et de demain sera engagée ou ne sera pas.

Quel accompagnement proposez-vous à vos clients ? 

Chez CAN, nous proposons d’accompagner les entreprises comme les acteurs publics dans l’élaboration de leur stratégie RSE que ce soit sur les volets social, sociétal et environnemental, ainsi que dans la mise en œuvre de cette stratégie. 

Une de nos spécificités, c’est la manière dont nous assurons la mise en œuvre de la stratégie RSE, car pour que cette politique RSE soit un succès, nous avons la conviction qu’elle doit être menée :

– en nouant des partenariats avec le monde associatif et les structures de l’Économie Sociale et Solidaire

– en lien avec les acteurs institutionnels 

– en engageant les salariés

– en se déclinant au niveau local au sein des territoires 

– en communiquant en interne et en externe

Une politique RSE réussie, c’est une politique où toutes ces briques s’emboîtent parfaitement et créent un cercle vertueux. Chaque pièce du puzzle vient compléter l’autre.

Quels sont les piliers pour construire une politique RSE durable ? 

Tout d’abord, la politique RSE doit être portée et incarnée au plus haut niveau par l’équipe dirigeante. D’ailleurs, de plus en plus de directeurs ou directrices de la RSE font leur entrée au Comex (près de 30% aujourd’hui), ce qui montre toute l’importance du sujet.

Ensuite, elle doit être menée à 360° avec toutes les briques déjà évoquées : engagement des collaborateurs, déclinaison en régions, partenariats, institutionnels, communication.

Enfin, je suis persuadée qu’une politique RSE réussie est une politique qui associe les trois secteurs : privé, public et associatif. 

La RSE a-t-elle fait évoluer le rôle des entreprises privées dans la société ?

Tout à fait, si la RSE a fait son apparition il y a plusieurs années, nous assistons aujourd’hui à un phénomène qui est bien plus fort et profond : l’avènement de l’entreprise citoyenne, de l’entreprise engagée. Et ce phénomène s’est fortement accéléré avec la crise sanitaire.

Aujourd’hui les entreprises s’engagent de manière ponctuelle face à des actualités fortes : la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine par exemple. Elles s’engagent également sur le plus long terme de diverses manières : parfois en devenant « société à mission », parfois en adoptant une « raison d’être », parfois en créant une Fondation. Les chemins de l’engagement sont multiples.

Selon vous, comment évoluera la RSE ces 20 prochaines années ? 

Dans les prochaines années, l’entreprise sera davantage engagée dans les trois domaines (environnemental, social et sociétal).

Les entreprises qui ne le font pas par conviction, elles le feront parce que c’est devenu :

– un enjeu d’image et de réputation

– un enjeu majeur pour recruter des jeunes talents

– un enjeu pour remporter des marchés lors des appels d’offres (B2B)

– un enjeu par rapport au grand public

– un enjeu par rapport aux fournisseurs et aux actionnaires

D’ici 20 ans, j’ai la conviction que la RSE ne constituera plus une direction au sein des entreprises, mais viendra irriguer toutes les actions de chaque direction des entreprises.

La RSE s’installera définitivement au cœur de l’entreprise et de son business model.