Avec humilité mais avec ambition, nous lançons Raisons d’être, un nouveau media dédié au développement durable dans toutes ses dimensions.
Avec humilité, car nous ne nous posons pas en donneur de leçons. Nous sommes ouverts à toutes les suggestions et à toutes les contributions qui peuvent enrichir notre démarche.
Avec ambition, car le temps de la prise de conscience est révolu. Il est temps de passer à l’action pour parvenir à une société plus responsable vis-à-vis de la planète et de toutes celles et ceux qui y vivent. Notre conviction est que seule une approche systémique – une vision à 360° des enjeux du développement durable – montre le chemin d’actions à impact véritable.
Raisons d’Être se veut donc un cercle de réflexion, d’analyse et d’action consacré à toutes les thématiques RSE qui sont, en fait, intiment imbriquées et interdépendantes les unes des autres.
Nous nous appuyons sur la feuille de route, plus que toujours actuelle et pertinente, des 17 objectifs de développement durable de l’ONU dans l’agenda 2030 de Global Compact. Nous nous attacherons à partager les initiatives les plus vertueuses. Nous dénoncerons les communications « green washing » de certaines organisations, consistant à choisir de manière trop étroite un combat qui sert uniquement leur business model tout en détournant les yeux d’autres dimensions moins reluisantes de leurs activités : pas de lutte contre les gaz à effet de serre (objectif 13) ou la perte de biodiversité (objectif 15) sans un engament résolu contre la très grande pauvreté (objectif 1) et l’accès de tous à une alimentation suffisante (objectif 2) et à de l’eau potable (objectif 6).
Par exemple, lutter contre la déforestation sur des territoires minés par la famine où les populations ne voient comme seule issue l’extension de leurs terres agricoles est voué à l’échec.
De même, la révolte des gilets jaunes en France en 2018 a montré les limites des taxes carbone ou équivalent sans une politique plus large d’accompagnement des plus fragiles. On ne peut pas prendre soin de la nature sans prendre soin des autres et, pour commencer, soin de soi
A la fois identifiée comme la cause et la solution de nos maux écologiques, l’entreprise fait partie d’un système dont elle est interdépendante. Elle est donc sommée de justifier ses choix et d’apporter des réponses ici et maintenant. Elle doit aussi faire face à trois « game changers » qui la bouscule : le premier est Environnemental, le deuxième est Sociétal et le troisième est Numérique.
Le game changer Environnemental est urgent. « There is no business to be done on a dead planet” nous a dit depuis longtemps l’écologiste américain David Brower (1912-2000). Mais comme il le souligne, si les affaires sont importantes pour la survie de notre système social, elles ne serviront à rien si la planète est détruite par nos activités et notre race humaine avec. Alors, à quoi bon penser à sauver notre système si nous ne sommes pas capables de sauver la Terre, notre planète ? Cette simple question permet de prendre du recul, que ce soit au niveau de notre personne (nos propres activités professionnelles) ou au niveau macroscopique des idées et des réflexions (échelle sociétale).
Le game changer Sociétal est hypersensible. L’évolution de l’individu et ses conséquences sur les comportements collectifs sont continues, lentes, à bas bruit, mais très éruptives, notamment en France. Sous l’impulsion d’internet et des réseaux sociaux, notre rapport aux autres, notre vivre ensemble et de se reconnaître dans un collectif sont en grande transformation, jusqu’à faire trembler nos démocraties.
Le game changer Numérique fait aussi partie de notre débat. Des enjeux tels que l’éthique dans le traitement des données ou l’écologie numérique interrogent notre façon de faire société.
A quoi sert d’abandonner la voiture pour rouler à vélo dans nos grandes villes si le temps libre est consacré à télécharger des vidéos sur You Tube ? Est-il possible de tendre vers la frugalité digitale tout en exploitant la puissance du numérique pour trouver les solutions à nos défis climatiques ?
Notre souhait le plus cher en lançant Raisons d’Être, face à l’urgence des défis auxquels notre planète et nos sociétés sont confrontées, est d’accroitre fortement la visibilité d’initiatives vertueuses portées par l’engagement des individus, des collectifs et des entreprises. Nous voulons partager ces projets et ces idées à impact positif pour qu’ils inspirent auprès de tous la perspective de futurs durables et désirables, à inventer ensemble, jour après jour.
Au fil des articles et des numéros de Raisons d’Être, nous éclairerons les différentes thématiques par des entretiens avec des acteurs clés dont le parcours, la pratique et le talent enrichiront notre compréhension des enjeux dans toutes leurs dimensions et complexités. Ils donneront des repères et des pistes pour des démarches authentiques, systémiques et ouvertes. Ces acteurs nous permettront de croiser le monde des entreprises (et de l’entreprenariat) avec le monde du politique, de l’associatif et du culturel dans des échanges, voire des disputes, que nous souhaitons féconds et, in fine, porteurs d’espoirs.
Marie-Hélène Plainfossé